
Dans 7 jours, Madagascar célébrera les 67 ans de la naissance de la Première République Malgache. Le pays s’est affranchi de six décennies de colonisation. La situation de l’époque fait encore couler l’encre des historiens et des politologues ainsi que des juristes contemporains.
Élu président de la République le vendredi 1er mai 1959, Philibert Tsiranana a considéré la date du 14 octobre comme étant le début de la nouvelle ère, un tournant pour l’histoire de son pays. Bien que l’indépendance de la Grande Île ne fût déclarée que le 26 juin 1960, le Père de l’indépendance, durant son règne, inculque dans la mémoire collective la première étape franchie par son pays. D’après les analystes, en l’occurrence Charles Noronjaka, « il est né vers la fin de la deuxième semaine du mois d’octobre de 1910. Certains affirment que c’est entre le 12 et le 18. C’est très significatif. En quelque sorte, il semble que la population malgache devrait se souvenir à la fois de l’homme d’État et de son œuvre ». Mais cette fameuse date est-elle restée ancrée dans la conscience collective ? En réalité, à part les membres du parti PSD et les habitants d’Añahidrano, le village natal du Président Tsiranana qui continuent malgré eux de fêter cet événement marquant de l’histoire du pays, les citoyens malgaches ont tendance à l’omettre. En outre, les gouvernements qui se sont succédé n’ont pas tenu compte de ce moment charnière de l’histoire du pays. L’adage « autre souverain, autre coutume » pourrait en être la cause car une fois Tsiranana évincé du pouvoir à la suite de son étroite collaboration avec la France, ses successeurs ont fait table rase du passé.
Par ailleurs, le 21 octobre 1958, date de l’adoption du drapeau tricolore malgache Fotsy-Mena-Maintso (blanc-rouge-vert), semble également négligée bien que le drapeau symbolise l’identité nationale et incarne les valeurs et la culture d’une nation. A la base d’un État, l’histoire soutient les structures socio-culturelles, économiques et politiques pourtant les compatriotes se détournent de cette discipline fondamentale. Les historiens se consacrent toutefois pleinement à mener des recherches afin de mettre en lumière des récits historiques corroborant des preuves pour mieux connaître l’histoire, avec des analyses pointues.
En définitive, les 14 et 21 octobre 1958 sont des points de repère importants. Illustrant le présent, ce court épisode indique la continuité de la culture politique. Certes, les périodes changent, l’homme passe, mais ces traces sont indélébiles. En conséquence, chacun a le devoir d’apprendre et de retenir ne serait-ce que la chronologie, surtout dans cette conjoncture difficile !
Iss Heridiny