Une fois Madagascar devenu colonie française, la France métropolitaine fait appel aux compagnies et aux concessionnaires étrangers pour exploiter les richesses du pays. Dans le Nord-ouest, les activités économiques se trouvent entre les mains des étrangers. Cette région possède des ports commerciaux, les services des douanes assurent les transactions des produits régionaux.
Les principales compagnies européennes existantes sont : la Compagnie Lyonnaise de Madagascar(CLM), la Compagnie Marseillaise de Madagascar(CMM), la Compagnie Franco-Malgache, la Compagnie Franger, lesquelles monopolisent les collectes de produits d’élevage et d’agriculture. En outre, la compagnie maritime de Pereapolis assure le va-et-vient d’Analalava-Majunga et Analalava-Antsohihy. De plus, comme l’intérieur de la région est isolé, des aérodromes sont installés à partir de 1948 pour les petits avions qui relient les petits villages reculés. La compagnie aérienne assure les vols interrégionaux. La compagnie routière facilite la circulation des produits (Tananarive-Analalava-Diego- Suarez).
Pour faciliter la collecte des produits, chaque chef-lieu de canton organise une journée de grand marché durant la saison sèche ou main-tany et pendant la saison de récolte entre les mois de juillet et octobre. Le jour J est le vendredi, la fin des jours ouvrables. Cette institution de grand marché permet aux contribuables et aux intermédiaires d’acheter ces produits agricoles, Vokatra ny tany. Chaque année, des foires régionales sont tenues en août, pendant une semaine.
Les littoraux productifs. Par ailleurs, les autochtones qui ont aussi leur part de concessions agricoles s’installent pour la plupart dans les campagnes car ces dernières appartiennent aux familles, exemples typiques : les concessions Rama, Vita, Omar ben Abdallah et Abdallah Achimo (des métis indiens). En outre, les concessionnaires européens, surtout les Réunionnais préfèrent les terres qui longent le littoral par exemple, la Famille Dusseau, M.M Mathieu, Maisonneuve, Dubosc, Balli, et autres. Pourtant, la région côtière sablonneuse favorise les cultures de cocotiers, principales plantations de certains districts. Dans les villes, ce sont les Indiens qui déterminent le prix de ces produits et satisfont les besoins de la population surtout en marchandises importées. Malgré tout, les concessionnaires malgaches subissent des contraintes fiscales. Enfin, l’administration intervient en cas de crise économique.
Festivités. Durant ces journées économiques, l’administration organise des Morengy (boxe traditionnelle), des manifestations culturelles (danses traditionnelles) et des projections de films pour divertir les autochtones. D’une part, les produits vendus sont : le riz, la noix de coco, le raphia, le paka, les boeufs, les chèvres, les moutons ainsi que des fruits de mer. D’autre part, la région importe des produits finis (vêtements, nourritures, parures…) vendus chez les grossistes indiens et arabes.
Iss Heridiny