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mardi, juillet 1, 2025
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Sillon du passé : Les Malgaches et leurs ancêtres multiraciaux

À partir du VIIIe siècle des comptoirs se développent sur les côtes, notamment dans le Nord. Sur le plan historique, au cours des VIIIè et IXè siècle, dans l’est de l’océan Indien, les Malais sous influence culturelle indienne commencent à construire des bateaux leur permettant d’affronter avec de forts tonnages les hautes mers. La période qui s’étend du Xè au XIIIè siècle fut marquée par leur essor économique qui s’accrut avec l’ascension du petit royaume de Sriwijaya dans le Sud-est de Sumatra. Entre le IXe siècle et le XIIIè sièclè, cette thalassocratie Sriwijaya contrôle tout le commerce de l’océan Indien ainsi que la mer de Chine et elle ira jusqu’à s’implanter à Ceylan. Elle organise le commerce en Afrique orientale, et l’existence de colonies à Madagascar et aux Comores, devait faciliter ces relations. L’archéologie suggère que certains comptoirs étaient tenus ou comptaient parmi eux des musulmans. La production du fer et l’extraction du chloritoschiste étaient des éléments d’importance. Compte tenu du contexte général de l’époque, ces productions devaient être réalisées par des esclaves, vraisemblablement amenés du continent africain. Il fallait bien évidemment nourrir maîtres, esclaves et commerçants et dès lors il n’est pas étonnant que la modification de la couverture végétale en liaison avec des essarts soit juste antérieure à cette période. Les Malais qui devaient contrôler ce commerce auraient pu amener avec eux des immigrants parlant des langues du groupe sud-est Barito. Les raisons de ces voyages sont inconnues, mais il n’est pas impossible qu’ils aient désiré voir un peuplement se développer sur l’île afin de pouvoir approvisionner les comptoirs qu’ils créaient. Il semble bien qu’aux alentours de l’an mil et dans les siècles qui suivirent, l’archéologie a mis en évidence le développement des comptoirs sur les côtes et de circuits commerciaux qui les rejoignent, le développement de la riziculture, ce qui implique l’arrivée d’agriculteurs probablement amenés par les Malais et le développement de techniques agricoles sous influences extérieures, mais aussi de nombreux groupes vivant, pour le peu qu’on puisse en juger actuellement, de l’élevage, de la chasse et de la pêche. Ces groupes sont repérés car ils utilisent des instruments divers, ont parfois de la poterie, et des animaux domestiques. Il est à noter que les noms des animaux domestiques sont d’origine bantoue. L’histoire évoque des arrivées shiraziennes dans le Nord de l’île. Il pourrait s’agir de commerçants arabes amenant probablement des Cafres avec eux et établissant des comptoirs islamisés qui pourraient représenter les maîtres. Savoir s’ils n’étaient que de passage et si des lignées se sont implantées est pour l’instant difficile. En ce qui concerne les esclaves africains, ils se sont retrouvés dans un milieu assez proche du leur, vaste et peu peuplé. Si l’on compare cette situation aux situations américaines du sud des XIIè et XIIIè siècles, les fuites ne devaient pas être rares, elles devaient conduire à la formation de communautés marron à moins que les fuyards ne rejoignent des communautés de chasseurs cueilleurs, d’agriculteurs ou de pasteurs.

Recueillis par Iss Heridiny

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