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mercredi, mars 12, 2025
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Sillon du passé : Les régions Sakalava et l’installation française à la fin du XIXe siècle

Souvent quand on parle de la lutte contre l’installation des Français à Madagascar (1896-1900), nombreux pensent qu’il ne s’agit que de la résistance effectuée par les Menalamba des Hautes Terres Centrales. C’est d’ailleurs ce qui est inscrit dans les manuels scolaires. « Seul le Menalamba a eu l’initiative de contrecarrer l’installation du pouvoir colonial », c’est ce qu’on apprenait à nos enfants en CM2. Pourtant, les insurrections anti-coloniales se sont effectuées un peu partout dans la Grande Ile. « Le patriotisme n’est pas forcément merina ». La résistance d’ Ambalavelona (Ambanja), l’insurrection de Nosy-Be, Analalava, la réaction du peuple d’Ambongo face à l’installation française, le soulèvement Tsimihety de Bealanana, ainsi que celui de Mandritsara ne sont que des aperçus de ce qui se passait dans la Grande Île à la fin du XIXe siècle.

Depuis 1896, des insurrections éclatent dans les Nord, Nord-Ouest, et Ouest du pays. Comme ceux de Menalamba,  les ampanjaka se sentaient mal à l’aise dans les nouvelles structures coloniales. Donc, les souverains Sakalava décident de se manifester en expulsant les Français. Parmi eux, le roi Marify. Selon les écrits de l’historien Manassé Esoavelomandroso,« Le roi Marify, dont le territoire est enserré entre trois postes de Belemboky, Soalala et Andranomavo n’a jamais reconnu la domination française même d’une façon apparente. Il se présente comme un fidèle observateur des coutumes sakalava…». Les gardiens de la tradition et les conservateurs se sentent déracinés, car les colonisateurs ont implanté leurs lois et leurs cultures afin d’assimiler les autochtones.

Comme toutes résistances, l’assassinat est la stratégie classique de l’époque. Des meurtres sont commis par les autochtones. Des étrangers se font massacrer dans certaines régions. À Ambalavelona, le 27 octobre 1898, trois colons européens sont tués. Entre 1896 et 1901, les régions Nord, Nord Ouest et Ouest de Madagascar sont les fiefs de la  résistance antifrançaise. De Sambirano jusqu’à Ambongo en passant par Ankaizina et Bealanana, des manifestations anti-français se font entendre. Néanmoins, le mouvement est vite maîtrisé par les colonisateurs. Si certains souverains ont été menacés et forcés de suivre le régime colonial, d’autres notables et roitelets sont plus soucieux de leurs intérêts que ceux de leurs sujets. Certains ampanjaka Sakalava sont incapables de faire taire leurs ambitions pour ne voir et défendre que celles de leur pays. Ceux-ci ne cachent pas leur fidélité à la « mère patrie ». À cette situation, s’ajoute la division entre les résistants, ce qui engendre l’affaiblissement des mouvements. Par conséquent, l’insurrection s’est vite étouffée par  l’administration coloniale.

Au total, la résistance du Nord, Nord-Ouest et l’Ouest de Madagascar a une relation d’autant plus que les  de ces contrées ont un lien de parenté. Cependant, cette résistance n’avait aucune relation avec celle des  Hautes Terres Centrales. Par ailleurs, l’idée était plus régionaliste que nationaliste.

Iss Heridiny

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