
Place maintenant à la transformation des déchets en produits utiles, pour faire en sorte qu’Andralanitra puisse encore recevoir les déchets des Tananariviens.
Depuis sa création en 1966 jusqu’à maintenant, la décharge d’Andralanitra, unique pour Tana, contient déjà 2 millions de m3 de déchets. Si elle avait une superficie initiale de 13 ha, à l’heure actuelle, ces milliers de tonnes de déchets s’étalent sur 18ha de terrains, dans un local sécurisé. La hauteur du dépôt peut maintenant atteindre 17m. Et chaque jour, ce site reçoit environ 1 400 m3 de déchets, l’équivalent de plus de 1 000 tonnes, collectés par environ une vingtaine de camions travaillant pour le SAMVA (Service Autonome de Maintenance de la Ville d’Antananarivo). Cette décharge de déchets bruts devait déjà fermer ses portes en 2012 pour cause de saturation. Mais faute de nouveau site de décharge, elle continue toujours à être fonctionnelle. A Andralanitra, il n’est plus question de faire du compactage, mais de régalage.
Projet pilote. Quand bien même, ce site bénéficierait actuellement d’un financement de l’Agence Française de Développement (AFD). Ce qui a permis au SAMVA de mettre en œuvre un projet pilote qui consiste à recycler et à transformer les déchets en produits utiles. Alors, les sachets plastiques mélangés avec du sable deviennent des pavés plastiques, des autobloquants, et des dallettes. Quant aux déchets organiques, ceux-ci sont transformés en compost. Mais ce projet est encore en phase d’essai et durera 5 ans. L’objectif étant de faire en sorte que la décharge d’Andralanitra puisse fermer ses portes d’ici à la fin de ce délai. « Mais la question est de savoir s’il va vraiment être rentable ou non. Car il est toujours à craindre que les produits finis ne trouvent des preneurs », dixit James Andrianarimahanina, responsable du site. Pour ce faire, le SAMVA a déjà mis en place dans ce site 2 hangars destinés à la transformation des déchets. Et l’objectif est d’arriver à produire 1 000 pavés par mois. « Si ça marche, le projet va être relayé par le SAMVA. Mais dans le cas contraire, place à une autre stratégie relative à l’excavation des déchets », poursuit-il. Une autre technique qui nécessitera un autre financement.
Mpikritaka. En attendant, le site continue à recevoir des ordures de toutes sortes. Ce qui profite néanmoins aux 3500 chiffonniers ou « mpikritaka » qui y travaillent jour et nuit. Ils trient et revendent les déchets. Ce qui leur permet de gagner entre 10 000 Ar et 20 000 Ar chacun, par jour. Ceci, malgré le fait que l’endroit soit déjà sécurisé par une clôture atteignant 1,6 km. Quoi qu’il en soit, à souligner que l’existence de cette décharge nuit à la santé humaine des communautés riveraines par le dégagement d’odeurs, de gaz toxiques, la pullulation d’insectes nuisibles et la présence d’une fumée quasi-permanente suite à l’existence des braises enfouillies dans les déchets.
A noter que le SAMVA mobilise entre 25 et 30 camions par jour pour la collecte des ordures issues des 347 bacs à déchets de Tana. Ce, malgré ses faibles moyens. Pour rappel, ce service public est toujours fortement endetté. Et il a besoin de 400 millions d’Ariary par mois comme budget de fonctionnement. Mais jusque-là, la Redevance sur les Ordures Ménagères (ROM), sa principale source de financement ne lui fournit que 90 à 150 millions d’Ar, selon Serge Ratsimbazafy, Dg du SAMVA. Cette entité célèbre cette année ses 20 ans d’existence. A cet effet, diverses acticités sont prévues au cours de ce mois-ci dans plusieurs endroits.
Arnaud R.