
Des communautés villageoises d’Ankameva se chargent de la gestion du site éco-touristique d’Ankazomborona, situé à une quarantaine de kilomètres de la ville d’Ambilobe, et ce, avec l’appui du WWF Madagascar.
Ce site constitue un havre de paix d’une nature précieusement préservée tout en offrant une immersion unique au cœur d’une biodiversité d’exception, a-t-on appris. Il fascine par la splendeur de ses écosystèmes composés de 204 ha de forêts humides et de 1 359 ha de mangroves servant d’habitat pour une large variété d’espèces fauniques telles que les majestueux flamants roses et les emblématiques lémuriens notamment l’Eulemur macaco. Grâce à sa forte potentialité écologique, ce site écotouristique d’Ankazomborona est ouvert aux touristes depuis juin 2023. Il constitue ainsi un levier de développement économique local étant donné que les communautés locales villageoises bénéficient directement de l’attrait des touristes tant nationaux qu’étrangers qui visitent cette destination.
Quatre circuits touristiques
D’après les statistiques publiées par WWF Madagascar, l’on a enregistré 34 touristes étrangers, 58 résidents et 19 groupes de recherche scientifique et universitaire qui ont visité ce sanctuaire de la biodiversité, depuis l’ouverture du site jusqu’au mois de février dernier. Les visiteurs peuvent y effectuer quatre circuits variés. Le premier circuit est dit « lémuriens » car l’on peut interagir en milieu naturel avec ces primates tandis que le deuxième circuit est appelé « reboisement » où l’on peut apprécier les efforts de restauration des mangroves. En outre, le circuit « point de vue » qui surplombe la baie d’Ambaro constitue le troisième circuit. Les visiteurs peuvent y observer les îlots voisins. Et enfin, le dernier circuit étant le circuit « marin » permettant d’observer de nombreuses espèces d’oiseaux endémiques pour ne citer que les flamants roses qui attirent surtout les touristes anglophones.
Infrastructures d’accueil
Les communautés locales villageoises sont fiers d’accueillir les touristes visitant ce site éco-touristique. Les hommes partent à la pêche tandis que les femmes s’occupent de la préparation des différents mets pour les amoureux des fruits de mer. D’autres membres de ces communautés sont à la disposition des touristes pour assurer leur guidage à la découverte des différents circuits. La population locale est plus que motivée à restaurer les mangroves tout en contribuant à la création de ce site éco-touristique car cela lui procure des revenus essentiels permettant de couvrir une partie des coûts de fonctionnement et financer des projets sociaux tels que la construction et la rénovation d’écoles et d’hôpital ainsi que des routes. Cependant, il manque encore des infrastructures d’accueil et d’hébergement. Les communautés gestionnaires du site réclament également une formation linguistique afin d’améliorer la qualité des services offerts aux touristes.
Navalona R.