
Les leaders de l’opposition commencent à reprendre leurs activités politiques.
Après la visite d’État d’Emmanuel Macron et le Vème Sommet de la COI, l’opposition, en l’occurrence Siteny Randrianasoloniaiko, co-président de la plateforme Firaisankina et 7ᵉ vice-président de l’Assemblée nationale, revient à la charge. En réaction à l’interview d’Andry Rajoelina sur TV5 Monde, l’élu de Toliara I n’a pas mâché ses mots.
« La déclaration d’Andry Rajoelina était à 100 % un mensonge et une calomnie contre le peuple malgache », a-t-il soutenu, tout en affirmant que « dans les brousses, aucun Malgache ne se sent plus heureux, contrairement à ce qu’a indiqué le président Rajoelina ».
Réalité
Une fois encore, à en croire les explications de Siteny Randrianasoloniaiko, Andry Rajoelina montre qu’il est totalement déconnecté de la réalité que vivent les Malgaches.
« Même dans les villes, le SMIG est à 48 € », a-t-il fait remarquer, tout en précisant que « la majorité des Malgaches vivent avec moins de 2 $ par jour, soit environ 60 $ par mois » (selon les chiffres de la Banque mondiale), loin des 100 €/mois avancés par le président Rajoelina durant son interview. En tout cas, le locataire d’Iavoloha a déjà fait entendre que chacun a sa manière de faire le calcul et qu’il ne faut pas se cantonner aux barèmes imposés par d’autres.
Insécurité
« Aucun Malgache ne se sent heureux, car la majorité vit dans l’insécurité. Par peur des dahalo, ils ne dorment même plus », a poursuivi le co-leader de Firaisankina, qui déplore l’utilisation inappropriée des forces de l’ordre.
« Les gendarmes perdent leur temps à protéger votre chaise et à faire couler les larmes de ceux qui veulent s’exprimer », a-t-il ajouté. Behozatse fait ici référence aux interventions des forces de l’ordre lors des récentes manifestations, souvent dispersées à coups de gaz lacrymogène.
Quoi qu’il en soit, selon l’élu de Toliara I, cette insécurité est aussi alimentaire, car le prix du riz n’est plus à la portée de tous les Malgaches, tout comme celui de la viande de zébu.
Julien R.