
Alors que le régime fait face à une critique de plus en plus vive, Siteny Randrianasoloniaiko dénonce une tentative de restriction des libertés fondamentales afin de faire taire les voix dissidentes.
La tension politique monte !
Le député de Toliara I et co-président de la plateforme Firaisankina, Siteny Randrianasoloniaiko, a tenu hier une conférence de presse à Ivandry. Il y a dénoncé ce qu’il qualifie de « dictature rampante », fustigeant une dérive autoritaire du régime. En cause, l’interdiction d’une cérémonie prévue le 9 août à Mahajanga, où le député Christian Afakandro devait recevoir son écharpe symbolique d’investiture.
Inacceptables
Selon Siteny, toutes les démarches légales ont été respectées. Une lettre d’information a été adressée aux autorités locales. Malgré cela, l’événement n’a pas été autorisé. Les responsables ont invoqué la tenue du 45e sommet de la SADC et d’activités sportives dans la ville. Des justifications jugées « inacceptables » par l’élu. « À plus de 700 km de la capitale, il est désormais interdit d’organiser une simple cérémonie politique. Le pouvoir central refuse toute expression libre », a-t-il déclaré.
Liberté muselée
L’élu s’indigne du contraste entre le discours officiel et la réalité. « Le président Rajoelina s’apprête à diriger la SADC, censée promouvoir la démocratie, alors qu’il restreint les libertés fondamentales dans son propre pays », a-t-il affirmé. Il rappelle que ce même président a pris le pouvoir par la force en 2009, prétendument au nom de la liberté. « Aujourd’hui, cette liberté est barricadée. C’est une ironie amère », a-t-il regretté.
Répression
Le député dénonce une répression qui touche non seulement l’opposition politique, mais aussi des journalistes, fonctionnaires et citoyens qui font face à la pauvreté et aux délestages. Il critique une gouvernance qui blâme l’opposition au lieu d’assumer ses propres responsabilités. Face à cette situation, il appelle à une résistance pacifique et à l’unité du peuple malgache, soulignant que la division affaiblit. Firaisankina prépare une déclaration forte contre ce régime autoritaire, accentuant le fossé entre pouvoir et opposition.
Julien R.
Un climat politique loin de l’apaisement en raison de radicalisation réciproque.
D’un côté, un exécutif qui joue le rôle de gouvernance selon son plan et ses projets.
De l’autre, un front d’opposition dispersé qui agit par calcul et manœuvre pour caler l’exécutif qu’ apporter des propositions.
On voit là, plus que deux voies parallèles; deux directions diamétralement opposées.
Autant comprendre que le chemin de détricotage de la pauvreté est loin d’être esquissé.
Les mesures de restriction ponctuelle sont légitimes.
L’interdiction de la cérémonie organisée par l’opposition n’est pas un acte arbitraire mais une mesure préventive liée à la sécurité et à la logistique autour du sommet de la SADC.
De telles mesures existent dans la plupart des démocraties lors d’événements internationaux sensibles (G20, COP, sommets régionaux…).
Autoriser une manifestation politique à proximité temporelle d’un sommet diplomatique majeur pourrait ouvrir la porte à des perturbations ou à des instrumentalisations médiatiques.
L’opposition continue de s’exprimer librement à travers les médias, conférences de presse et réseaux sociaux.
Le Président Rajoelina a été élu au suffrage universel, ce qui lui donne la légitimité d’exercer ses prérogatives constitutionnelles pour maintenir l’ordre public.
Accuser le régime de « dictature » sur la base d’une mesure ponctuelle liée à la sécurité relève davantage de la rhétorique politique que de l’analyse objective.
Le débat démocratique doit continuer, mais dans le respect des impératifs de sécurité et de l’intérêt supérieur de la Nation.