
Après l’incident qui a fait vaciller la ville de Toamasina dans l’après-midi du mercredi, les autorités locales brisent le silence et appellent à l’apaisement.
La tension est montée d’un cran dans la capitale de la région Atsinanana, mercredi dernier. Le sort d’un jeune homme confronté à l’intransigeance des forces de l’ordre a provoqué des échauffourées qui ont eu lieu entre la population et les éléments des forces de sécurité dans le quartier d’Androranga. Face à l’irruption de cet incident dans la ville du Grand Port, les autorités locales sortent de leur mutisme. Hier, le gouverneur de la région Richard Rafidison tempère et appelle au calme. « On a besoin de mettre en avant la solidarité, l’entraide et l’apaisement pour lutter efficacement contre le coronavirus qui touche des centaines de personnes actuellement à Atsinanana », a-t-il soutenu devant la presse, hier à Toamasina, aux côtés du nouveau préfet de Toamasina, Jean Jugus Razafiarison.
Enquête. Il a rappelé que sa circonscription enregistre le plus grand nombre de personnes atteintes de la maladie dans tout le pays. En effet, il exhorte la population de la ville à respecter scrupuleusement le confinement, et ne pas « se laisser berner par certains qui tentent de distraire les gens pour les amener au non-respect des mesures barrières ». A Toamasina, les mesures de confinement restent en vigueur mais divisent la classe politique locale. Roland Ratsiraka, ancien maire de la ville et actuel député dans le district de Toamasina I, a déclaré son opposition au confinement et roule pour une levée des restrictions. Il a donc fait appel à l’Etat pour prendre les dispositions nécessaires pour que la ville retrouve une vie ‘normale’. En tout cas, l’Etat compte faire la lumière sur les origines des troubles de mercredi dernier à Toamasina. Le Directeur général de la police a annoncé hier, qu’une enquête sera ouverte après les échauffourées à Androranga.
Epicentre. La région Atsinanana, devenue l’épicentre de la pandémie dans le pays, a attiré les feux des projecteurs depuis que les statistiques des personnes atteintes du coronavirus ont grimpé dans la ville de Toamasina. Des langues se délient pour évoquer une « incapacité » des autorités à faire face à la pandémie. Pourtant, le gouverneur rassure que « la région a suffisamment d’équipements pour endiguer la propagation du virus ». L’Etat, selon ce dernier, déploie les moyens pour équiper les formations sanitaires en matériels, en personnel médical et en médicaments. Le président de la République, lui, a fait le déplacement à deux reprises dans cette ville pour véhiculer que l’Etat veille bien à la santé publique dans la région.
Rija R.