Que se passe-t-il ? C’est l’interrogation qui alimente la conversation au sein du public. Les gens n’en reviennent pas que l’on soit dans une telle situation entachée d’incertitude. Ce qui est surtout redouté, c’est le pouvoir de l’argent et de la corruption. A cause de lui, il arrive trop souvent que la morale est oubliée et la vérité foulée au pied. Les intérêts particuliers prennent le dessus sur l’intérêt général. Et de la nation. L’ancien président Zafy Albert qui est sorti de son silence au cours d’une cérémonie à l’honneur des bienfaiteurs de l’hôpital JRA dont il fait partie, n’a pas tort de confier que la situation actuelle était prévisible. Il avait quitté le sommet des cinq du FFKM sur une question de principe, parce que la vérité ne peut s’établir. Les gros bonnets sont protégés parce que la citation de nom n’est pas autorisée. Citation vaut diffamation et entraîne la prison. Conclusion, la vérité est impossible à établir. Les journalistes en savent quelque chose sur ce goulet d’étranglement de l’investigation qui ne permet pas à la presse de s’épanouir.
Situation dangereuse
La situation est belle et bien complexe. L’incertitude ne permet encore à quiconque d’avoir une réponse sur la requête en déchéance contre le président de la République déposée par l’Assemblée nationale auprès de la Haute Cour Constitutionnelle. Tout le monde attend la décision de cette institution qui fait office de Haute Cour de Justice. Les chefs militaires ont affiché la position des forces armées et de la police en invitant les institutions concernées à accepter la décision que prononcera la Haute Cour Constitutionnelle. Ils dénoncent tout acte jugé anticonstitutionnel visant à destituer le Président de la République. En attendant, le président de la République qui est attaqué a quelques jours pour présenter sa défense. Le public espère de la transparence car jusqu’à présent, il n’est au courant que du déroulement anarchique du scrutin sur cette requête en déchéance à l’Assemblée. Quoi qu’il en soit, le sort du président de la République est entre les mains de la Haute Cour Constitutionnelle. Il n’y a pas plusieurs options en fait. Soit le président est acquitté selon les motifs invoqués et il pourra assumer sans plus d’inquiétude ses fonctions de chef d’Etat, soit il est déchu. Dans ce cas, ses pouvoirs seront remis au Gouvernement pour gérer collégialement le pays et préparer de nouvelles élections présidentielles. Des députés n’acceptent pas cette lecture de la Constitution mais penchent plutôt en faveur du président de l’Assemblée nationale en l’absence du président du Senat et non pas au gouvernement. Mais n’allons plus loin dans une situation aussi complexe et dangereuse, les députés n’ont pas intérêt à vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.
Zo Rakotoseheno