De par sa situation géographique, l’île de Madagascar, entre deux pans du Gondwana qui s’éloignent d’année en année, a été le focus d’un symposium qui a réuni durant deux jours 35 chercheurs scientifiques issus de 11 pays, au début de ce mois de juillet à l’hôtel La Mira à Madiorano.
Dans son discours de bienvenue, le Pr. Théodore Razakamanana, un doyen à la faculté des sciences de l’Université de Toliara, a qualifié le symposium « d’historique et une grande première, et non le fruit d’un hasard ». Une telle réunion scientifique internationale est le théâtre d’échanges et de partages d’expériences d’éminents géologues sur la situation géographique de Madagascar qui intrigue les chercheurs. En effet, l’île de Madagascar, située entre les côtes de l’Afrique orientale et de l’océan Indien, a constitué à la fin du Protérozoïque une partie du Gondwana et son évolution, du Carbonifère jusqu’à l’actuel, témoigne des épisodes successifs de la dislocation de ce supercontinent, d’où le titre du symposium « Super continents cycles and global geodynamics ». Voici 240 millions d’années, le Gondwana s’est disloqué. L’existence d’une faune et flore commune au Sud du continent africain et américain, montre bien l’origine de la séparation. D’après les experts, leur profil géologique serait également très proche. Puis l’isolement de Madagascar a engendré une faune et flore endémique, modèle unique aucours des 150 derniers millions d’années.
Ainsi comprend-on l’importance d’un tel symposium entre nos murs : toutes les périodes géologiques de l’histoire de la planète sont réunies sur la Grande île. L’évolution incessante de la science appellera d’autres réunions internationales, raison pour laquelle le Pr. Razakamanana a suggéré à l’assemblée, de doter l’Université de Toliara, d’un laboratoire technique et scientifique aux normes internationales.
Charles RAZA