- Publicité -
samedi, juin 21, 2025
AccueilEconomieSituation inflationniste : Une crise alimentaire est à craindre

Situation inflationniste : Une crise alimentaire est à craindre

La production rizicole pourrait connaître une baisse en raison de la flambée des prix des engrais chimiques. (Riziculture)

Les engrais chimiques sont actuellement hors de prix atteignant 250 000 Ar le sac s’il était auparavant à 100 000 Ar. Ce qui pourrait affecter la production rizicole à Madagascar. 

La majorité des produits de première nécessité dont entre autres, le riz, l’huile alimentaire, le sucre et la farine, ne sont plus à la portée de toutes les bourses surtout les ménages vivant en milieu rural. En effet, Madagascar en importe massivement. Même les engrais chimiques, l’un des principaux intrants agricoles permettant d’augmenter le rendement de la productivité rizicole, sont actuellement hors de prix. À titre d’illustration, un sac d’engrais chimique s’acquiert à 250 000 Ar dans la Capitale contre 100 000 Ar auparavant. Une crise alimentaire est ainsi à craindre en raison de cette situation inflationniste, selon les observateurs, si aucune mesure n’est prise à temps par l’Etat.

De l’engrais à 260 000 Ar. Parlant des produits de première nécessité importés, le coût du fret maritime est monté en flèche, ces derniers temps. Les impacts de la guerre en Ukraine ne sont pas non plus négligeables étant donné que ce pays est un grand fournisseur de blé au niveau mondial. Dans certains pays, ces denrées alimentaires sont désormais rationnées pour que toute la population puisse s’en procurer. Face à cette menace de crise alimentaire au niveau mondial, il faut ainsi booster la production locale en vue de satisfaire les besoins locaux. Cependant, une baisse de la production surtout de riz est à craindre pour cette année en raison de la flambée des prix de ces engrais chimiques. Force est de remarquer que les prix de l’urée, un autre intrant agricole très prisé par les agriculteurs pour le repiquage, ont également connu une hausse importante allant du simple au double comparé aux prix affichés l’an dernier. Or, un exploitant agricole a besoin d’au moins deux sacs d’engrais chimiques pour cultiver du riz sur une surface d’un hectare, sans compter les urées. En milieu rural, le prix d’un sac d’engrais chimique peut coûter aux environs de 260 000 Ar.

« Zezika mora ». En outre, le salaire de la main-d’œuvre agricole pour le repiquage à chaque campagne culturale a également augmenté atteignant actuellement entre 150 000 Ar et 200 000 Ar par hectare. Une révision à la hausse des prix du riz au niveau des producteurs s’impose par la suite sinon ceux-ci ne pourront jamais couvrir leurs dépenses. Force est de reconnaître que bon nombre de paysans effectuent une vente à perte car ils ne savent même pas calculer leurs coûts de revient. Le ministère en charge de l’Agriculture et de l’Elevage a déjà adopté une solution alternative en facilitant l’accès des paysans aux engrais biologiques fabriqués localement afin de pallier cette flambée des prix des engrais chimiques. En revanche, les professionnels œuvrant dans la filière riz suggèrent l’importation de cet intrant agricole par l’Etat tout en les distribuant aux paysans aux prix subventionnés sous forme de « zezika mora », entre autres, afin de booster la production rizicole. Un encadrement des paysans à fabriquer des engrais compost à base de matières locales s’avèrent entre temps nécessaire étant donné la difficulté d’accès aux fumiers. En effet, les exploitants agricoles familiaux n’osent plus développer l’élevage de zébus à cause de la recrudescence des attaques de dahalo dans leurs localités.

Usine de fabrication d’engrais. Par ailleurs, une grande volonté politique de l’Etat s’impose si l’on veut réellement booster la production rizicole et atteindre par la suite une autosuffisance alimentaire, d’après toujours les professionnels œuvrant dans cette filière stratégique. Il s’agit entre autres, de la mise en place d’une usine de fabrication d’engrais au niveau local. Ce qui permettra de faciliter l’accès des paysans à cet intrant agricole, et ce, à moindre prix. La dépendance en importation de ces engrais sera également évitée. À part cela, la redynamisation de la plateforme de concertation au niveau de la filière riz à Madagascar est de mise afin de booster la production rizicole. Cette plateforme, rappelons-le, regroupe les différentes parties prenantes, allant des fournisseurs d’intrants et des prestataires de service agricole et phytosanitaires, en passant par les producteurs et les collecteurs ainsi que les commerçants, les exportateurs et les importateurs de riz. La dépolitisation de cette filière n’est pas en reste.

Navalona R.

Suivez nous
409,418FansJ'aime
10,821SuiveursSuivre
1,620AbonnésS'abonner
Articles qui pourraient vous intéresser

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici