
Clap de fin ! Le rideau s’est fermé sur le slam national samedi dernier à l’IFM. Une sixième édition qui aura marqué tous les amoureux de mots et de poésie, tant l’ambiance y était plaisante et le niveau, élevé.
Du talent ? Ils en ont à revendre. Samedi dernier, ils ont en fait étalage ou ont plutôt montré que leur place à la finale du slam national, ils ne l’ont pas mendiée. Ils la devaient grâce à leur créativité et leur subtilité. Car les mots, ils ont en fait leur arme. Ils ont appris à les manier, à bien les choisir et les utiliser comme il faut pour toucher leur cible. Comme l’a déclamé Little Joh lors de sa prestation : « Teny ka miteny fa totohondry tsy mahay mivokona ». Ils, ce sont les dix slameurs qui concouraient, en équipe et en individuel, samedi après-midi à l’IFM (Institut français de Madagascar) pour devenir les lauréats de la sixième édition du slam national. Une finale qui restera longtemps dans les mémoires, tant les slameurs étaient performants. Une finale qui est la promesse d’un avenir brillant pour le slam malgache.
« Slam mahery fihetsika ». Dénoncer, pointer du doigt, parfois de manière sévère mais souvent avec une pointe d’humour ! Les slameurs ont l’art de dire tout haut ce que tous pensent tout bas qu’on en reste scotchés à leurs lèvres, attendant avec impatience le prochain participant « un slam mahery fihetsika ». Parmi les thèmes traités par les concurrents : la coupure d’électricité : « Madame la Jirama nous a quittés. Elle vient de mettre au monde un garçon trop chiant nommé délestage », clame l’équipe de Moramanga. Humanoïde, lui, révoque la manière de faire des politiciens pendant les propagandes et se glisse dans la peau d’un candidat, présenté par la ZPMPF « za ts miremix problemenao fa posiko feno no fantatro » (Je ne résous pas vos problèmes. Que mes poches soient pleines, c’est tout ce qui m’importe). L’équipe d’Antsirabe, elle, parle de démocratie, ou plutôt d’une « liberté d’expression devenue emprisonnement ». Certains, ont choisi des thèmes plus traditionnels comme l’amour mais toujours abordés avec finesse. Si Ilyas, lui, a fait une ode aux parents à travers son « Père, mère, fils », Tagman, lui, a joué les jolis-cœurs en mariant des termes destinés à la gastronomie pour parler d’amour. Un mélange savant plutôt réussi qui lui a valu la seconde place en individuel. La première place a en effet été attribuée à Zen et la troisième à Benson. La palme est par contre revenue à Moramanga pour la finale en équipe. Tamatave et Tana lui ont succédé.
Mahetsaka