« Anindaotse » (sortie avril) prend la forme d’un album audio, diffusé sur une clé USB designée… Poety Rebely y énonce du slam poésie et/ou du spoken–word, à chacun et chacune d’y trouver ses affinités. « Dans le Sud, il y a quatre types de vent. Mais j’ai une préférence particulière pour l’Anindaotse. Ce vent dorlote les makis, pourtant ces derniers tombent de leur arbre dès qu’ils s’endorment et les réveillent de ce fait », explique Poety Rebely. Qui dit tomber de son arbre, dit aussi un réveil dans la douleur. Et « Anindaotse » est une claque. Avec son entrée de discours limite pathétique type « hymne des jeux des îles », elle met à l’aise l’auditoire pour mieux le surprendre. S’enfilent ensuite les « Ampela zaho », « Nahoda » et d’autres. Samedi matin, l’artiste a rassemblé au Craam Ankatso, plusieurs acteurs culturels, entre autres le professeur Serge Henri Rodin, et Holly Danielle, écrivaine, cinéaste et membre de Sorakanto… « La définition d’Ampela, c’est : ne pas se résigner. Continue ton combat », soutient le professeur. La séance s’est divisée en visionnage du spectacle de présentation de l’opus, de l’écoute de celui-ci et d’une séance de partage et de débat. « L’enjeu est de maintenir l’intensité » dans les prochains projets, soumet Holly Danielle. Puisqu’il faut avoir vécu quelques jours dans les contrées oubliées du Sud malgache pour comprendre que Poety Rebely bouscule les concepts sociaux figés. Elle voue toute l’énergie d’« Anindaotse » à la cause féminine. Dans une aire géo-culturelle, le Sud notamment, où la femme n’est qu’un réceptacle de spermatozoïdes, un ventre pour enfanter. La slameuse poète préfère seulement balancer tout cela en touche. Et avec la manière dont elle s’y prend, elle risque de s’attirer quelques foudres. « Mais cela peut être le combat d’autres femmes, dans d’autres régions, dans d’autres pays », cadre-t-elle.
Maminirina Rado
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