
Le procès d’Augustin Andriamananoro aura lieu demain et les habitants de Soamahamanina ne l’oublient pas.
« Vox populi, vox Dei ». En gros, c’était le message que le prêtre de l’ECAR Ste Dorothée Soamahamanina a fait passer, hier, aux fidèles de ce lieu devenu « historique » comme aux pairs d’Augustin Andriamananoro en l’occurrence sa famille et les membres du Mapar. Car, une messe a été organisée dans cette église pour soutenir l’ancien ministre des Télécommunications, en particulier et pour le pays en général.
Réitération. Les membres ainsi que les députés issus du Mapar ont préféré garder le silence. Par contre, à quelques minutes avant la fin de la messe, certaines personnes ont pris la parole dont le père de cet ancien ministre. « J’espère que la justice fera son travail correctement et qu’elle agira dans les règles de l’éthique et de l’honnêteté », a-t-il soulevé. Mais il n’y a pas que lui, l’association « Voina Fitiavan-tanindrazana Soamahamanina » a eu également son mot à dire en (re)mettant notamment l’accent sur le refus de donner aux étrangers l’accès au foncier de Soamahamanina. « Ni l’argent ni quoi que ce soit ne pourrait acheter l’amour de la patrie dont nous faisons preuve », a lancé un membre de cette association, avant de continuer que « la terre appartient aux habitants de Soamahamanina et le restera. Nous n’approuverons jamais que des étrangers y effectuent des exploitations ». Notons qu’une banderole sur laquelle est écrit « L’amour de la patrie n’est pas un crime » illustrée par une photo d’Augustin Andriamananoro placardée sur un mur de l’église.
Stand by. Après la messe, les membres de la même association ont accordé une interview aux journalistes présents. Un dénommé Richard a prévenu que « même si les Chinois sont partis, nous restons vigilants. En ce moment, les mouvements sont en stand by, car nous attendons la récolte mais si jamais une nouvelle exploitation s’annonce, nous retournerons sur le terrain ». De surcroît, il s’avère qu’ils reçoivent des menaces du genre « des arrestations se feront à l’endroit de ceux qui mèneront des mouvements ». Face à ce que la population qualifie d’« injustice » à l’endroit d’Augustin Andriamananoro, elle réclame qu’il soit remis en liberté dans la mesure où d’après les habitants, « il n’a jamais participé à leurs réunions et ne les a jamais financées ». Outre cette libération, les habitants de Soamahamanina exigent également que « les matériels et les engins utilisés par les Chinois et qui font l’objet d’une surveillance drastique par des éléments de force de l’ordre soient intégralement retirés ». A titre de rappel, quatre chefs d’inculpation engluent Augustin Andriamananoro à savoir réunion publique sans autorisation, provocation de feux de brousse, atteinte à la sûreté de l’Etat et violence à l’encontre des forces de l’ordre ayant provoqué la perte d’une arme.
Aina Bovel