
Désormais, les partisans de l’association Vona exigent aussi la libération des deux leaders de leur mouvement placés sous mandat de dépôt dans la maison d’arrêt d’Antanimora depuis le 23 septembre dernier
Soamahamanina sera de nouveau sous tension ce jour. Une semaine jour pour jour après les violents affrontements entre la population locale et les éléments des forces de l’ordre, les partisans du mouvement de contestation contre l’exploitation aurifère opérée par la Société chinoise Jiuxing Mines dans cette localité prévoient de revenir à la charge. Malgré les menaces d’arrestation, une nouvelle descente dans la rue est prévue ce jour. Le risque de « sakoroka » n’est donc pas à écarter. Malgré l’arrestation et le placement sous mandat de dépôt des deux leaders de l’association Vona Soamahamanina, Pierre Robson et Tsihoarana Andrianony, les habitants de cette commune rurale située dans le District de Miarinarivo refusent de faire machine arrière. Ils sont prêts à en découdre. « La manifestation se poursuivra jusqu’à ce que les Chinois qui dérobent nos terres quittent Soamahamanina », martèle-on. Par ailleurs, désormais, les habitants de Soamahamanina exigent, outre le départ des opérateurs chinois, la libération des deux leaders de leur mouvement placés sous mandat de dépôt dans la maison d’arrêt d’Antanimora depuis le 23 septembre dernier.
Gaz lacrymogènes. De son côté, l’Emmoreg sera également présent massivement sur le terrain pour faire face aux manifestants. Après le « sakoroka » de jeudi dernier, le Commandant de la Circonscription Inter-Régionale de la Gendarmerie Analamanga, le Général Florens Rakotomahanina a déclaré que « des mesures seront prises la prochaine fois pour éviter que cette situation se reproduise ». Les manifestants vont donc être dispersés à coups de gaz lacrymogènes dès leur venue sur le lieu prévu pour la manifestation. Par ailleurs, toute tentative d’attroupement sera interdite. Comme à l’accoutumée, l’Emmoreg procèdera par l’utilisation de la force. Pour cette nouvelle manifestation, les partisans de l’association Vona Soamahamanina vont devoir se confronter seuls contre les forces de l’ordre. En effet, une source proche du mouvement « Malagasy Mivondrona ho an’ny Fanorenana » a laissé entendre que le MMF ne sera pas présent à Soamahamanina ce jour. La question est de savoir si les leaders de l’opposition sont en train de lâcher les paysans de Soamahamanina. On se demande également s’ils ont peur d’une éventuelle arrestation. Faut-il rappeler qu’à cause de sa présence à Soamahamanina lors de la manifestation de jeudi dernier, l’ancien ministre des Postes et des Télécommunications et non moins vice-président du MAPAR, Augustin Andriamananoro fait actuellement l’objet d’un avis de recherche.
Davis R