Le fait que des malfaiteurs et des assassins se retrouvent en quelque sorte « primés » pour soi-disant restaurer la paix et la sécurité, est ressenti par de nombreux citoyens comme une injustice insupportable.
Les dahalo reconvertis ne cessent de soulever des polémiques. La société civile a aussi son mot à dire là-dessus. Selon un communiqué remis à la presse, « la reddition des dahalo célébrée par le gouvernement et les forces de l’ordre comme une victoire sans précédent sur le banditisme dans le Sud de Madagascar depuis des décennies, est comme un pas décisif consacrant la fin de l’insécurité dans cette région. Mais c’est un pas de plus qui consacre l’impunité et pourrait inciter à la justice populaire, car le fait que des malfaiteurs et des assassins se retrouvent en quelque sorte « primés » pour soi-disant restaurer la paix et la sécurité, est ressenti par de nombreux citoyens comme une injustice insupportable ».
Ouverture d’une enquête. Concernant la réinsertion des dahalo repentis, la société civile a fait la remarque suivante, «c’est avec consternation que nous constatons les violations des droits des centaines de victimes qui n’ont toujours obtenu aucune réparation dans le cadre de l’opération « Tandroka » menée par les forces de sécurité de septembre 2012 à avril 2013 dans la région Anosy ». Et d’enfoncer le clou, « nous tenons à souligner qu’une telle institutionnalisation de l’injustice et du non-droit est inacceptable, et qu’elle porte les prémisses d’une autre crise potentielle, dont les effets seraient dévastateurs pour le pays. Nous engageons le gouvernement à remplir ses obligations en matière de protection des droits humains, en commençant par l’ouverture d’une enquête indépendante sous l’égide du Haut commissariat aux droits de l’homme sur les pratiques et les méthodes employées par les forces de l’ordre dans le cadre de leurs opérations de répression du banditisme et de sécurité, y compris l’opération coup d’arrêt en cours ».
recueillis par Dominique R.