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lundi, juillet 7, 2025
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Société de sécurité privée : Confusion avec les forces de l’ordre

Un agent de sécurité portant une paire de menottes.

Bon nombre d’automobilistes et de passagers bloqués dans un embouteillage sur le « vahilava » d’Ambohimanarina étaient étonnés de voir devant un poste avancé, un élément d’une société de sécurité privée, arborer une paire de menottes accrochée à sa ceinture.

Le port de menottes n’est pas réglementé, c’est l’usage qui en est fait. Nul ne peut être soumis à cette mesure coercitive et privative de liberté que s’il est considéré comme dangereux pour autrui ou pour lui-même. Ou s’il est susceptible de prendre la fuite. La question qui se pose est de savoir si un agent de sécurité dont les critères de recrutement sont ce qu’ils sont, serait à même d’apprécier la dangerosité de l’individu et la flagrance du crime ou délit qui doit être puni d’une peine d’emprisonnement. Sans parler du fait que les menottes – le plus souvent métalliques et à chaîne – n’ont pas à être passées n’importe comment. Elles ne doivent pas notamment être trop serrées pour des raisons de santé. En France, les agents de sécurité ne peuvent utiliser des menottes que dans des cas de nécessité absolue. A Madagascar, il n’est pas évident que tous les membres d’une société de gardiennage en aient la notion.

« Be paosy ». En tout cas, le fait de voir un agent de sécurité avec des menottes et vêtue d’une uniforme presque similaire à celle des éléments des forces de l’ordre ne peut que semer la confusion dans l’esprit des gens. Ces derniers ne savent plus si ces hommes portant des rangers, des pantalons « battle dress » ou « be paosy » noirs et des polos bleu ciel sont des agents de sécurité privée ou appartiennent au corps de la Gendarmerie. La tenue sombre de certaines sociétés de gardiennage ressemblent même, à s’y méprendre, à celle du GSIS ou du SAG. Même risque de confusion entre les tenues kaki de l’armée et celles d’autres sociétés de sécurité privée. Les guérites (peintes genre tenue camouflée) et les logos ainsi que les épaulettes pour ne pas dire grades de ces dernières ajoutent à la méprise. Avec l’insécurité ambiante où le simple citoyen ne sait plus à quelle sécurité se fier. Qui plus est, certains auteurs d’attaque à main armée portent des tenues de militaires quand ils ne sortent pas carrément de leurs rangs.

Port illégal d’uniforme. Tous ces signes et insignes pourraient constituer un port illégal d’uniforme. Un délit pénal qui est le fait pour toute personne, de porter publiquement un costume ou un uniforme, d’utiliser un véhicule, ou de faire usage d’un insigne ou d’un document distinctif réservé aux fonctionnaires de la police nationale ou aux militaires, une ressemblance de nature à causer une méprise dans l’esprit du public. Outre leurs tenues qui se confondent avec celles des forces de l’ordre, les sociétés de sécurité privée ont aussi tendance à équiper leurs véhicules de gyrophares et à actionner leurs feux de détresse, plus pour se frayer un passage dans les embouteillages que pour des interventions d’urgence. Les seules exceptions au port illégal d’uniforme sont les tournages de film ou de clips qui ne sont pas de nature à tromper les téléspectateurs qui savent que c’est du cinéma.

  1. R. O
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