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mardi, juin 17, 2025
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Société – rétrospectives 2017 : La peste en toile de fond

L’épidémie de peste est, sans doute, le fait qui a fait le plus de bruit – et de dégâts – cette année 2017.  Du coup, le cyclone Enawo en début d’année et le reste des événements ayant marqué l’année 2017 sont relégués au second plan.

 

Le cyclone Enawo en mars 2017 a enregistré un lourd bilan : 81 morts, une vingtaine de disparus, 253 blessés et près de 450 000 personnes sinistrées. L’Etat malgache à travers le gouvernement et plus particulièrement le ministère des Affaires Etrangères, aux côtés du Système des Nations Unies, a lancé officiellement, plus de deux longues semaines après le passage de ce cyclone, un appel à la communauté internationale pour gérer la situation humanitaire des sinistrés. L’appel, lancé le 23 mars 2017, a fait état d’un besoin de 20 millions de dollars pour venir en aide aux victimes et aux ménages affectés par le cyclone Enawo.  Ce cyclone a laissé des dégâts importants et affecté au plus haut point les ménages qui, quelques semaines après avoir subi les assauts d’Enawo, ont dû affronter la hausse des prix des vivres. Le « kapoaka » (l’équivalent du contenu d’une boîte de lait concentré) de riz a atteint le cap des 1000 ariary.

 

Epidémie. Pas encore remises des blessures laissées par Enawo, les populations de certaines régions ont dû, quelques mois après, au début du second semestre de l’année 2017, faire face à cette épidémie de peste qui a fait tant de bruit et de dégâts. Une épidémie de peste principalement pulmonaire qui, malheureusement, a pénétré les agglomérations urbaines, notamment Antananarivo et Toamasina en août 2017, lorsqu’un malade venant de la localité d’Ankazobe, ayant voyagé en taxi-brousse pour rejoindre Toamasina, n’a pas eu le temps d’arriver à destination. La victime décède. Et c’est le début d’une « chasse aux pestiférés » qui a remué le tout Madagascar, au point de voir ses ressortissants devenir des persona non grata dans les îles voisines, notamment à Maurice et aux Seychelles. Faut-il rappeler qu’un coach d’une équipe seychelloise de basket-ball, en déplacement à Antananarivo dans le cadre des jeux CCCOI (coupe des clubs champions de l’océan Indien) a succombé à la peste. Une honte nationale pour les Malgaches. Puis, il y a eu ce vent de panique qui a secoué les habitants des villes les plus touchées, notamment Antananarivo. Ces courses aux Cotrim et autres masques « cache bouche », les contaminations qui n’en finissaient pas, les centres de traitement débordés, les prises systématiques de températures dans les bureaux, entreprises, etc…

 

Vacances de peste ! Mais ce n’était pas tout. La peste a également privé d’école l’ensemble des circonscriptions scolaires touchées par l’épidémie de peste. Les écoliers, collégiens, lycéens et étudiants universitaires ont dû prendre des congés forcés. Des « vacances de peste » de près de cinq semaines, en octobre et début novembre. Du jamais vu. De mémoire de Tananariviens, de Tamataviens, et d’autres encore, pareille situation ne s’était jamais produite.  Le combat contre l’épidémie de peste a été ardu. Près de 200 personnes y ont laissé la vie, si plus de 1200 personnes ont été guéries de la maladie. Les agents de santé ont dû assurer un suivi de contact à plus de 7000 personnes.

Rumeurs. A cette épreuve que beaucoup n’avaient plus le courage de qualifier, s’ajoutent encore les dégâts des rumeurs. Le 9 novembre 2017, de folles rumeurs ont circulé dans la capitale sur des équipes médicales venues dans des écoles pour vacciner, de gré ou de force, les enfants contre la peste. On parle alors de véhicule 4×4, de personnes en blouse blanche accompagnées d’éléments de l’EMMO-REG, d’enfants vaccinés de force et qui se seraient évanouis et d’autres en seraient même morts ! Résultat : un vent de panique soufflant sur Antananarivo ce jour-là. Des parents d’élèves venus s’amasser devant l’entrée des écoles, réclamant aux responsables que leurs enfants leur soient remis sur-le-champ ! Des portails détruits, des remue-ménages, des cohues un peu partout, des parents peu informés et paniqués… Les rumeurs ont aussitôt été démenties par le ministre de la Santé, intervenu sur les ondes et dans plusieurs autres médias. Il ne s’agissait que de rumeurs, mais qui ont fait leur effet sur la population. Outre le ministère de la Santé publique, la direction régionale de l’éducation nationale, la préfecture de police, les forces de l’ordre, ont tous démenti ces rumeurs qu’ils associent à un acte de déstabilisation. Des rumeurs propagées délibérément pour troubler l’ordre public et déstabiliser ce qu’il y a à l’être ! Bref, l’épidémie de peste pulmonaire urbaine a été une bien triste réalité qui a laissé des traumatismes chez les uns et les autres.

Hanitra R.

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