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mardi, mai 13, 2025
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Socioculturel : Les “Jômbilo”et les “Mama Saosy” résonnent en musique

Du tsapiky jusqu’au salegy en passant par la musique urbaine, le “Jômbilisme” fait polémique.

Rah Ckiky, Mamy Gotso, Marcello, AMC Junior, Djao, tous ont parlé de « Jômbilo » traduit littéralement par gigolo,  dans leurs chansons. Basta Lion, Mad Max et autres jeunes artistes, évoquent de leur coté le phénomène « Mama saosy » , la cougar. Ces derniers temps, ces deux termes sont devenus les mots les plus prononcés aussi bien à la télévision qu’au marché.

L’école n’a rien pu faire !  Le taux de chômage des jeunes a pris de l’ampleur d’une façon exponentielle. Alors, Madagascar  se retrouve ainsi soit avec des jeunes diplômés à qui on ne peut donner de poste, soit avec des jeunes sous-qualifiés qui n’ont aucune chance de faire leur place.  De ce fait, il faut à tout prix quitter sa région natale pour aller à l’étranger pour gagner des euros et construire une belle  maison pour les parents asphyxiés par les fumées des brochettes  invendues qu’ils préparent chaque jour au bord de la mer ou dans les quartiers chauds de la capitale.

Du « korèsy » au Facebook. Aller travailler en Europe, notamment en France,  est le  rêve pour beaucoup de jeunes filles Malgaches  frustrées par des situations sociopolitiques désolantes et  les femmes mariées maltraitées  par   leurs  maris plongés dans l’alcool. Une situation récurrente que Ninie Doniah  évoque dans sa chanson « Nivaly koresy ». En fait, dans les années 1990, chercher un mari étranger était à la mode.  À l’époque, des coordonnées des étrangers cherchant une femme de couleurs  sont notées à la dernière page des magazines souvent envoyés  en Afrique et à Madagascar.  En espérant d’avoir une vie meilleure avec un vazaha, les jeunes filles  prennent ces coordonnées et envoient des lettres et  des photos à l’adresse indiquée.

Les années passent, la vie évolue, le monde est devenu un village grâce à la technologie. Les jeunes n’ont plus le temps de  coller un timbre avec leur salive. Désormais, on a Facebook, et c’est magique,  merci Mark Zuckerberg ! On peut envoyer tout à temps réel. De plus,  la France n’est plus le seul pôle  d’attraction comme autre fois. L’Allemagne, la Belgique, la Chine,  les Etats-Unis sont à présent les pays de rêve. Pourtant ces « terres d’accueil », exsangues à cause de la  crise économique,  ne sont  pas vraiment  prêtes  à les  accueillir. En outre,  frappés par les impôts, les hommes âgés  de ces pays  décident de s’installer dans les pays moins avancés. Ils construisent des belles maisons,  et entretiennent une relation intime souvent avec des jeunes filles. Après quelques années, la jeune femme atteint sa maturité, alors que le cœur du vieillard arrête de se battre. A son tour, la femme  entretient  des relations avec un jeune homme.

Le « Jômbilo » a la bonne « Saosy ». Dans « Mama Jombilo », Marcello relate dans sa chanson cette situation d’intérêt pécuniaire.  Rongés par le chômage, les jeunes hommes n’arrivent  plus à subvenir à leurs besoins, alors ils  préfèrent   sortir avec des  femmes riches ayant  un âge mûr. C’est ce qu’on appelle « Mama saosy ». « Saosy » a un double sens. Le premier c’est la sauce, un accompagnement liquide de certains mets. Elle a toujours un goût agréable. Dans son morceau « Matwe Vavy », Kapitsany qualifie les femmes d’âge mûr de « délicieuses » et « appétissantes». Un moyen d’encourager les femmes célibataires  qui atteignent  leur quarantaine à ne pas se décourager car bon nombre de jeunes hommes les  admirent telles qu’elles sont !  Sous un autre angle,  Mama saosy, signifie l’argent. Donc, « Mama saosy » est celle qui « finance » tout, celle qui aide le jeune homme à s’en sortir dans la vie. C’est ce que raconte Mad Max dans sa chanson, « Mama Lara », « elle, est celle qui domine » chantonne le jeune homme dans son couplet.  Selon la coutume malgache, l’homme doit être le responsable doit être le maître de la maison. Il est le « créancier ». Pourtant, l’avènement de « Mama Saosy » bouleverse l’ordre établi par les ancêtres d’autrefois. D’après un sociologue qui garde son nom sous l’anonymat,  le ‘’Mama saosy “ reflète en quelque sorte le miralenta, ou le droit de la femme revendiqué par les femmes actuelles”.  Dans ce cas, le droit de la femme revêt un autre visage. D’après, l’historien Gabin Tsilavinjara  pour adopter une nouvelle pensée, il faut d’abord transgresser la tradition. Le « Jômbilo » a existé depuis la nuit des temps dans le Grande-île. Un homme qui dépend d’une femme est une honte pour la famille. Mais, à présent depuis le début des années 2000 ce phénomène a pris un autre sens. Un Jômbilo est un jeune homme beau que toutes les femmes veulent s’en occuper.  En effet, le « Jômbilisme »  devient tendance pour certains  jeunes hommes entre 19 et 35 ans.

Iss Heridiny

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