
A l’horizon 2020, la filiale textile du groupe SOCOTA qui est actuellement en cours de doublement de sa capacité de production atteindra un effectif d’environ 10 000 personnes et entrera dans le club des grandes entreprises internationales de son secteur
La réussite d’une entreprise passe aussi par l’intégration. Salim Ismail le PDG du groupe SOCOTA l’a démontré lors de son intervention dans le cadre de la conférence ATLAS AFMI qui s’est déroulée récemment à l’INSCAE.
Bonne formule. En effet, l’histoire de ce groupe, l’un des plus performants à Madagascar a toujours été marquée par l’intégration. Pionnier de l’industrie malgache, SOCOTA a débuté ses activités au lendemain de l’indépendance de Madagascar avec un complexe textile intégré verticalement depuis la culture du coton jusqu’à la fabrication de tissus vendus au mètre, sur le marché intérieur. Une intégration qui était la bonne formule puisque grâce à elle, le groupe SOCOTA détenait dès la fin des années 70, plus de 60% des parts de marché. « C’est cette intégration qui est à l’origine du développement de l’industrie textile à Madagascar, à travers le transfert d’un savoir-faire industriel, et d’une production à valeur ajoutée ». affirme Salim Ismail. Un développement qui allait être stoppé par la privatisation de l’entreprise en 1976. Et malgré une reprise en main qui a eu lieu en 1989, grâce à la reprivatisation, SOCOTA était encore frappée par la concurrence sauvage des friperies qui avaient commencé à inonder le marché du textile. Une concurrence qui a provoqué la faillite de grandes entreprises du textile.
Marchés mondiaux. Une des rares entreprises à avoir survécu à cette crise, grâce à la persévérance de ses dirigeants qui ne voulaient pas abandonner ses employés, SOCOTA a tenu à reprendre les choses en main. « Mais il n’était pas question pour Socota ni de baisser les bras ni de livrer à son sort un personnel qui comptait une multitude d’employés ayant servi notre entreprise de père en fils « , selon toujours Salim Ismail, qui s’est alors inspiré du modèle asiatique pour redonner de la vitalité au groupe. « L’expérience de l’Asie nous avait appris que face à un marché intérieur de faible pouvoir d’achat, l’exportation était dans un premier temps, la seule voie qui permet de recréer de la valeur et des emplois ». D’où, le défi de l’intégration sur les marchés mondiaux, en portant haut l’image du textile « Vita Malagasy ». Une intégration suivie d’une diversification géographique et sectorielle qui a transformé SOCOTA en un groupe agro-industriel présent dans trois pays et quatre cœurs de métiers : en France, le groupe est devenu le numéro Un de la distribution des produits de la mer et d’eau douce. Et ce, en commercialisant annuellement depuis Rungis, et avec un effectif de 450 employés, environ 35 000 tonnes de produits de 350 espèces différentes importées de toutes les régions du monde. A Maurice, SOCOTA fait ses premiers pas dans la recherche et le développement des biotechnologies axées sur les besoins de l’industrie pharmaceutique et celle des produits cosmétiques. A Madagascar, sa terre d’origine, SOCOTA fait figure de leader incontesté dans l’industrie du textile et de l’habillement, l’élevage biologique de crevettes et l’agriculture.
Rôle prépondérant. En tout cas, cette performance de SOCOTA joue un rôle prépondérant dans la vie socioéconomique du pays. Non seulement, le groupe est parmi les grands pourvoyeurs de devises grâce à ses exportations textiles et crevettières, mais il est également un important créateur d’emplois. « Nous employons localement environ 8 000 personnes et sachant que dans nos métiers, un emploi direct génère un emploi indirect et qu’un salaire à Madagascar nourrit 5 à 6 bouches et parfois davantage, on peut estimer que notre activité a un impact sur la vie de plus de 100 000 personnes principalement dans la région d’Antsirabe ». Cette réussite du groupe SOCOTA, le PDG Salim Ismail l’attribue également à l’ensemble de son personnel. « Une pareille ambition ne pouvait pas être atteinte sans l’alignement de tous nos employés sur la satisfaction de nos clients et sans leur motivation à donner à chaque instant le meilleur d’eux-mêmes », a-t-il déclaré.
R.Edmond