Aussi louable soit-elle, l’initiative paraît suspecte à quelques jours du grand rendez-vous des pays francophones à Madagascar.
Un hébergement de nuit pour les sans-abri de Tana. L ’initiative est du Ministère de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme (MPPSPF). Jusqu’à la date d’hier, 156 quatr’mis y ont trouvé refuge, ou y sont parqués (c’est selon). Une mesure cache-misère pour une grande partie de l’opinion qui se demande pourquoi maintenant. Est-ce par souci de les soustraire aux yeux des participants et journalistes présents lors du sommet ? Ce qui n’est pas évident, puisque pas plus tard qu’avant-hier, une télé câblée a rediffusé une émission sur Madagascar intitulée « L’enfer au paradis ». Pourquoi cette chaîne, française de surcroît, a-t-elle programmé, à une semaine de l’ouverture du Sommet de la Francophonie, ce reportage sur la Grande Ile qui est présentée comme « un des pays les plus pauvres au monde » ?
Réseaux sociaux. « Ni les hôtes étrangers ni les Malgaches ne sont pas dupes face aux mesures cache-misère », commente-t-on sur les réseaux sociaux. Pour bon nombre d’internautes, il ne s’agit pas, mais pas du tout, d’un hasard du calendrier. D’autres « twitts » saluent en revanche pareille initiative, en souhaitant toutefois qu’elle soit pérenne. Et étendue à l’ensemble du pays, car il y a aussi des SDF dans d’autres villes. « Les participants étrangers au sommet ne vont pas s’y rendre », ironisent des facebookers qui vont affoler la toile avec leurs francofolies.
SDF. De toute façon, la majorité des Sans Domicile Fixe ou SDF d’en bas – par opposition au SDF d’en haut ou Sans Difficulté Financière – parqués dans le centre nouvellement ouvert des «Fianakaviana Miarina» à Isotry, sont issus de quartiers qui n’échapperont pas forcément aux yeux des hôtes étrangers. Et tout particulièrement des quelque 300 journalistes qui vont mettre à profit leur présence à Madagascar pour faire d’autres reportages sur le terrain. Entre autres à « La Réunion kely » sur laquelle ils ne manqueront pas de braquer leurs objectifs. D’une chose, on est sûr, ils ne vont pas chômer en marge du sommet. Il n’est pas exclu non plus qu’il y aura un « baby boom » dans le centre d’Isotry et que les nouveau-nés pourraient s’appeler Francophonio s’il s’agit d’un garçon ou Frankofonia pour une fille.
R.O
