
L’humanité fait face actuellement au début de la sixième extinction de masse, après avoir réalisé le triste exploit de détruire en moins de 50 ans ce que la planète a mis plusieurs millions d’années à mettre en place.
C’est un sommet de haut niveau qui se tient depuis hier 29 avril, à l’UNESCO à Paris. Une évaluation mondiale des écosystèmes, la première depuis 2005, dans le cadre de la 7è conférence de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques). L’IPBES, qui est à la biodiversité ce que le GIEC est au climat, s’est penchée pendant plusieurs années sur l’état de la biodiversité et les écosystèmes, dont le rapport est présenté pour validation aux 150 experts scientifiques et représentants de 132 pays, actuellement réunis à Paris. Ils se pencheront durant une semaine sur ce rapport de près de 1800 pages, une synthèse mondiale de la situation sur la perte de la biodiversité dans le monde, qu’ils devront valider. L’objectif étant d’éviter un déclin irréversible de la biodiversité et l’extinction, dans les prochaines décennies, de près de 500.000 à un million d’espèces sauvages sur les huit millions connues sur la planète.
Courir à sa perte. L’inquiétude de l’IPBES de voir s’éteindre massivement des espèces vivantes, rejoint les conclusions de WWF dans son rapport annuel « Planète vivante » en 2018 qui a souligné la disparition de 60% des populations d’animaux sauvages depuis 1970, soit en moins de 50 ans. Des diversités biologiques que la planète a mis plusieurs millions d’années à mettre en place. A Paris, les discussions des experts auront pour objectif de proposer des solutions afin d’éviter le pire.
Le pire est en effet, en train de se passer, à savoir la sixième extinction de masse. Pour éviter une accélération du phénomène, des changements drastiques sont à adopter et les politiques devront en faire une priorité. Dans le cadre de cette 7è conférence de l’IPBES qui se tient à Paris, la sonnette d’alarme a été, une fois encore, tirée : au rythme actuel du déclin de la biodiversité et de la destruction des services écosystémiques, la planète court à sa perte. Dans une semaine, on s’attend à une adoption de ce rapport qui a l’avantage de réunir les connaissances sur la biodiversité mondiale et de conjuguer le savoir scientifique avec les enjeux économico-politiques. Le rapport servira de cadre dans les prochaines négociations internationales, lesquelles comme les négociations sur le climat, promettent également d’être aussi âpres que complexes, car mettent en jeu des intérêts économiques colossaux. La réunion internationale la plus en vue est le sommet des Etats membres de la Convention de l’ONU sur la diversité biologique (COP15) qui se tiendra en Chine en 2020.
Hanitra R.