La polémique autour de l’interdiction de sondages sur la présidentielle a refait surface hier. Le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), Hery Rakotomanana, persiste et signe qu’aucun sondage d’opinion n’est autorisé durant l’élection étant donné que cela pourrait dénaturer le cours du vote. Le rapporteur général de la CENI, Ernest Razafindraibe, de marteler, à chacune de ses interventions médiatiques de cette décision sans appel, qu’à Madagascar, le sondage d’opinion n’a pas de cadre légal et n’est pas très fiable.
Henintsoa Randriamanalina, un enquêteur de l’Exit Poll, d’expliquer lors d’une interview, que cette entité a eu l’autorisation de la CENI pour faire le sondage dans le but d’éviter toute tentative de fraude électorale.
Pour 2018, l’élection présidentielle a suscité l’intérêt des observateurs internationaux. Dans l’expectative, les avis sur l’Exit Poll, organisme pour le sondage d’opinion, sont mitigés. Pour Mikael Cheuwa, coordinateur d’Association for Free Research and International Cooperation (AFRIC), « c’est intéressant, car il y a tellement de mission d’observations, un record avec près de 33 organes. Ils font un travail formidable en assurant la neutralité et la transparence d’une élection présidentielle totalement indépendante. Toutefois, le sondage aurait pu aider la CENI, ou à la limite, faciliter son travail. Ceci est une pratique bien courante dans des pays comme les Etats-Unis, la Chine, ou encore les Pays-Bas. »
Malgorzata Kulbaczewska, membre de la mission CIS-EMO, rejoint l’avis de son collègue. « Comme le sondage se fait strictement dans l’anonymat, cela peut tout à fait servir, néanmoins, je comprends l’appréhension de la CENI », souligne-t-elle. Dans tous les cas, les électeurs semblent offusqués quand les enquêteurs leur posent leur questionnaire.
Zo Toniaina