Le débat sur les sondages a été relancé par le président de la CENI. Leur utilisation ne fait pas encore partie des habitudes des partis politiques malgaches. A l’étranger et en particulier en France, c’est un moyen de prendre le pouls de la société. Les dirigeants savent à quoi s’en tenir sur les chiffres publiés par les grands instituts comme l’IFOP, CSA ou BVA. Personne ne conteste leur fiabilité car la méthode utilisée est éprouvée sur le plan scientifique. A Madagascar, on n’en est qu’aux prémices et les risques de désillusion peuvent générer des troubles s’il n’y a pas concordance avec la réalité.
Sondage : une fiabilité peu éprouvée à Madagascar
Les sondages lors de l’élection présidentielle française ont permis de mesurer la progression de chaque candidat tout au long de la campagne électorale et ils ont été des instruments tout à fait fiables. Les candidats n’ont, à aucun moment, contesté les chiffres publiés car les méthodes utilisées par les sondeurs ont été éprouvées depuis des dizaines d’années. Les professionnels travaillent avec un échantillon précis de personnes. Ces dernières ont été sélectionnées sur des critères scientifiques. A Madagascar, on ne maîtrise pas encore l’outil. C’est peut-être médire de parler de méthodes empiriques car on ne connaît pas leurs qualités sur le plan scientifique. Aujourd’hui, la FES va présenter un sondage lors d’une conférence-débat. Il va présenter la cote des différents candidats. Il ne s’agit que d’une image de l’opinion à un moment donné, et la situation peut évoluer très vite dans les temps à venir. Il faut donc ne pas tirer de conclusions hâtives. Les conférenciers vont décortiquer les résultats sans faire de grands commentaires. Néanmoins, c’est une grande première dans notre démocratie et l’on ne peut que saluer l’initiative de la FES. Le débat qui aura lieu à cette occasion sera intéressant à suivre.
Patrice RABE