
La commission électorale craint des risques des litiges électoraux suite à la publication des résultats de sondage d’opinions en cette période électorale.
Un résultat de sondage d’opinions sera présenté ce jour à l’hôtel Carlton à Anosy par la FES (Friedrich Ebert Stiftung), en collaboration avec la revue Politikà. La présentation sera suivie des débats auxquels vont participer des experts issus de différents domaines. La réalisation du sondage a été confiée à une agence spécialisée en la matière qui n’était pas à son premier exploit. Quel que soit ce résultat de sondage qui va certainement placer les 36 candidats en lice à l’élection présidentielle du 07 novembre selon le nombre des voix qu’ils pourraient obtenir, il va certainement susciter des polémiques, voire des contestations. Le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante ou CENI s’est positionné hier à Nanisana par rapport aux résultats de sondage publiés à quelques semaines du scrutin du 07 novembre. Me Hery Rakotomanana a affirmé qu’il est difficile d’effectuer un sondage d’opinion à Madagascar vu la structure et le niveau de vie de la population. Une manière pour lui de faire comprendre que les résultats des sondages d’opinions à Madagascar sont peu fiables et peu crédibles. « La publication d’un résultat de sondage d’opinions en cette période électorale risque de provoquer des litiges électoraux. », a fait savoir le président de la CENI.
A partir du 7 octobre. Les avis sont donc divisés sur les sondages d’opinions à Madagascar. Pour une partie de l’opinion, la pratique de sondage pendant la période électorale est chose normale dans les grandes nations démocratiques comme les Etats-Unis ou la France. Actuellement, certains des 36 candidats à la magistrature suprême font réaliser des sondages d’opinions dans l’objectif d’élaborer leur stratégie de campagne. En tout cas, le sondage d’opinions n’est pas interdit à Madagascar. Pourtant, l’article 118 de la Loi organique n°2018-008 relative au régime général des élections et des référendums dispose : « Il est interdit durant la campagne électorale ou référendaire officielle et pendant la période du silence » électoral, la veille du jour du scrutin, de diffuser et de publier à travers les différents médias les résultats de sondages d’opinions directement ou indirectement liées aux élections et référendums, ainsi que les études et commentaires journalistiques qui s’y rapportent. » L’article 228 de la même loi prévoit par ailleurs : « Quiconque diffuse ou publie par le biais de tout support les résultats de sondages d’opinions directement ou indirectement liés aux élections et référendums, ainsi que les études et commentaires journalistiques s’y rapportant durant la campagne électorale ou référendaire officielle et pendant la période du silence électoral, la veille du jour du scrutin est puni à une amende de Ar 2 000 000 à Ar 5 000 000. » Bref, dans le cadre de la prochaine élection présidentielle, les sondages d’opinions ne seront interdits qu’à partir du 7 octobre, date d’ouverture de la campagne électorale.
R. Eugène