La sonorité malgache s’est formée dans un débat constant entre villageois ou habitants d’un même quartier, fondamentalement populaire, qui peut être considérée comme le style de certaines musiques basées sur le verbe, le jijy, tôkatôka qui se transforme progressivement en slam et en rap. Aujourd’hui, plusieurs artistes utilisent le rap et les rythmes jamaïcains dans des contextes exclusivement malgaches. Il est évident que la sonorité malgache a eu un rôle dans l’évolution de beaucoup de musiques actuelles. L’afro pop est clairement venue y puiser une authenticité identitaire des habitants du littoral qui se considèrent plus africains qu’asiatiques.
Les sonorités malgaches peuvent se rattacher au double ancrage de la tradition et de la modernité, cette dernière provenant essentiellement des influences occidentales et notamment de l’autre côté du canal de Mozambique, la France, les Etats-Unis, et les îles voisines de l’océan Indien. Finalement, c’est un phénomène qui a toujours existé, l’héritage musico-culturel du passé ne cessant d’être confronté aux influences extérieures, à mesure que les frontières s’ouvraient et que l’évolution de la technologie, tant sur le plan de la communication que de la production de la musique, provoquaient une circulation des esthétiques.
Iss Heridiny