Que du festival dans le Nord. Après Sômarôho, Summer Color, et Festikite, en voilà un autre : Sôrogno à Ambanja. Ayant débuté le jeudi 21 août, l’événement a été clôturé le dimanche 24 août dernier. 20 chansonniers et chanteuses se sont succédé sur les planches du stade municipal. A l’ouverture, un carnaval, la finale de foot, et du morengy ont animé la première journée, suivis d’un bal avec l’honorable député Din Rotsaka et madame Rebecca. Le week-end était également chargé car des artistes de toutes les générations ont animé le public. LC Barbo Jalengo, l’étoile montante du salegy tavaratra, Anicette avec son tube Lehilahy jôby, l’ambiance de kakabe Djino, l’antsa sakalava alternatif de Maman’i Tsôlôlô, Sisca Mama awoe, le prince du ragga-dancehall Basta Lion, les tubes incontournable d’Arnaah ont mis en extase les invités et l’assistance. Bacheliers ou pas, les jeunes ont fêté ensemble la 26e édition.
En réalité, Sôrogno est une festivité historique de la région DIANA. Elle a survécu malgré les innombrables difficultés rencontrées par les organisateurs. Créée à la fin des années 1990 dans l’optique de soutenir la filière cacao, Sôrogno demeure fidèle à ses fins. De plus, ces derniers temps, les opérateurs se lancent dans d’autres domaines, notamment dans la vanille qui commence à être compétitive. À cette visée, s’ajoute l’expression culturelle. Sambirano, capitale du Sakalava Bemazava, est érigée par des épisodes historiques tantôt calme, tantôt tumultueuse. Donc, à part le bain royal à Nosy Faly où le rituel y est pratiqué par les tenants traditionnels, Ambanja se veut aussi un lieu de divertissement, sans pour autant tourner carrément le dos à la tradition. Ainsi, l’animation urbaine est créée par une famille voulant mettre en exergue le fief de Bemazava. Entre manifestation culturelle et promotion artistique, Sôrogno rassemble la population de la DIANA en général.
En somme, la longévité est due à la persévérance des initiateurs qui ont connu des hauts et des bas. Les crises socio-politiques qui se sont succédé et l’avènement de la pandémie étaient des épreuves que Sôrogno a surmontées. Le voilà, le plus ancien festival du nord continue à émerveiller la population locale.
Iss Heridiny