
La résolution du bras de fer actuel entre Iavoloha et la Place du 13 mai pourrait passer par la formation d’un gouvernement de consensus dont la mission principale est de préparer les élections qui sont la voie et les voix de l’alternance démocratique.
Sceptique quant à la démission ou la déchéance du président de la République, bon nombre d’acteurs de la vie politique, économique et sociale roulent plutôt pour la mise en place d’un gouvernement d’union nationale ou de réconciliation nationale. Peu importe son nom, le but est d’éviter une crise pré-électorale qui risque de s’enliser, voire de compromettre la tenue de la présidentielle et des législatives prévues vers la fin de l’année. Un calendrier électoral qui n’est du reste pas remis en cause, du moins jusqu’ici, ni par le régime HVM ni par le tandem Tim – Mapar.
Majorité. Un gouvernement de consensus exige logiquement un Premier ministre accepté par les deux parties protagonistes sans que cela aille forcément à l’encontre de l’article 54 alinéa 1er de la Constitution, qui dispose que « le président de la République nomme le Premier ministre présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l’Assemblée nationale ». Une majorité qui pourrait se jouer à 2 ou 3 voix près, compte tenu du rapport de forces actuel dans les travées de la Chambre basse, où les députés pour le changement sont en principe au nombre de 73 sur 151. Les 78 restants étant supposés appartenir au camp d’en face, même s’ils étaient loin du compte lors de la cérémonie d’ouverture de la première session ordinaire. En tout et pour tout, 31 députés ont représenté le nouveau groupe parlementaire « Paon d’Or » qui était pourtant au grand complet pour adopter les trois lois électorales à l’origine de la discorde entre les deux forces en présence.
Olom-baovao. C’est dire que la première tâche du gouvernement de consensus sera d’élaborer des règles de jeu électorales élaborées d’une manière inclusive et transparente. Pour cela, il faut que le capitaine de l’équipe gouvernementale soit au-dessus de la mêlée. Un « olom-baovao », de préférence, un technocrate connu et reconnu qui n’est pas marqué politiquement. Le prochain PM ne doit surtout pas traîner des casseroles. Ce qui exclut d’office deux anciens titulaires du poste à qui l’on prête l’intention de rempiler, alors que le bilan de l’un n’est pas plus positif que celui de l’autre. En tout cas, ni l’un ni l’autre n’ont le profil d’un PM de consensus idoine pour la sortie de crise. La règle non écrite qui veut qu’à « président Merina, Premier ministre côtier » ne doit pas être non plus de mise car cela pénaliserait, des Malgaches à part entière et non entièrement à part comme les Bezanozano, les Betsileo qui sont aussi …Be compétences.
- R. O