17 mois après une première demande équivalente, les bonnes relations entretenues avec le Fonds monétaire international (FMI) ont finalement abouti à l’approbation du décaissement d’une seconde tranche au titre de la facilité de crédit rapide de 42,1 millions de dollars (environ 138 milliards Ariary). Le Conseil d’administration est convaincu devant la conjoncture difficile qu’il faut aider Madagascar. Son constat est sans ambiguïté, «la reprise qui a vu le jour en 2014 n’a pas pris davantage d’ampleur ». Néanmoins, «les politiques macroéconomiques sont en général parvenues à maintenir la stabilité et la viabilité de l’économie en 2015». Le FMI a remarqué que les autorités ont déployé des efforts malgré les difficultés.
Sous le signe de la confiance
Elles ont pris des «mesures significatives» qui contribuent à atteindre l’ultime objectif qui est d’«intensifier les dépenses en matière d’infrastructures de base et de développement social, en vue d’assurer une croissance vigoureuse, durable et propice à la réduction de la pauvreté », et de « permettre d’inverser la détérioration des indicateurs de développement ». Le FMI reconnaît aussi que « les autorités ont également adopté une nouvelle stratégie pour lutter contre la corruption et améliorer la gouvernance ». D’après Furusawa, président du Conseil d’administration par intérim de cette institution internationale « Il faudra consentir à des efforts soutenus de réforme pour accompagner le développement à moyen terme et mobiliser davantage de financement extérieur ». la question est bien sûr de savoir si le gouvernement dans sa composition actuelle sera plus efficace et solide pour atteindre ces objectifs. En d’autres termes, le FMI estime qu’il faut aller de l’avant avec plus de détermination pour appliquer les réformes. C’est apparemment dans cette optique que la Directrice générale du FMI a approuvé « le programme de référence jusqu’au mois de mars 2016. Le gouvernement doit démontrer pendant cette période sa capacité à mettre en œuvre les politiques et les réformes et à obtenir des résultats, condition pour une « demande d’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC)». En vérité, un grand pari pour le moyen terme que ne réussissent que les gouvernements performants des pays bénéficiaires. On peut dire bien que l’Etat doit se serrer la ceinture, mobiliser les recettes, améliorer la qualité des dépenses, réduire les subventions, qu’il détient néanmoins des atouts importants avec l’appui du FMI. L’association du programme de référence et du décaissement au titre de la Facilité de Crédit rapide devrait catalyser l’aide financière extérieure en 2015 et 2016. L’avenir se présente sous le signe de la confiance des bailleurs de fonds. Le président Rajaonarimampianina rejoindra dans quelques jours Bruxelles pour la signature du Programme indicatif national dans le cadre du 11e Fed de l’Union Européenne. Une enveloppe de 518 millions d’euros (environ 1813 milliards Ariary) d’aide au développement.
Zo Rakotoseheno