La Commission exécutive du Comité international olympique (CIO) a promulgué le 5 décembre sa décision sur la participation de la sélection russe aux JO à PyeongChang. Selon la décision, des athlètes russes qui n’ont pas été convaincus d’une violation des Règles antidopages pourront concourir aux compétitions sous drapeau neutre et hymne olympique, c’est-à-dire sans faire preuve d’aucune appartenance à la Fédération de Russie. Par ailleurs, aucun officiel du ministère russe des Sports ne sera accrédité pour l’évènement, le Comité olympique russe est suspendu, la Russie doit rembourser la compensation, soit pour la somme totale de 15 millions de dollars (USD). Il y a deux faits qui incitent à chercher autant de raisons sportives que des raisons politiques dans ladite décision. Premièrement, il s’agit des mesures sans précédent – on a soumis à l’interdiction non seulement à certains fonctionnaires et athlètes, mais le mouvement olympique de la Russie presque tout entier. Deuxièmement, ce serait une erreur de ne pas prendre en compte la situation géopolitique tendue en analysant cette décision.
Tactique. Ce n’est pas l’Etat russe, mais la société civile de la Russie qui a accordé l’aide à des républiques non reconnues en 2014. En ce qui concerne l’aspect tactique, il est à noter que la décision du CIO met les dirigeants russes dans la situation de choix entre le mauvais et le pire. Le boycott total des jeux Olympiques dont l’expérience la Russie a (L’Olympiade de 1984 à Los-Angeles) donnerait la carte-blanche à des adversaires intérieurs et extérieurs pour accuser des hommes de l’Etat russe de tous les péchés mortels. Selon la Charte olympique, le boycott d’une olympiade permettrait de suspendre la sélection russe encore pour deux cycles sportifs. Pourtant, force est de reconnaître que la participation des athlètes russes sans symbolique appropriée, que le peuple russe a d’ailleurs déjà vu pendant les jeux Olympiques de Barcelona 1992, porterait également un préjudice à la réputation du pays. On sait que de deux maux, il faut éviter le pire. Le Président de la Fédération de Russie a déclaré que la Russie ne boycotterait pas les JO d’hiver de 2018 et les athlètes qui seraient prêts à participer sous drapeau neutre pourraient le faire à titre individuel. Donc, ce sont les athlètes russes qui doivent décider qu’est-ce qui est plus important pour eux – des performances individuelles ou la fidélité nationale.