
Les travaux de réhabilitation du stade synthétique de Betafo sont aujourd’hui à l‘arrêt. Rien ne marche si ce n’est cette colère des footballeurs et des élèves qui s’amplifie au fil des jours. Une petite bombe à retardement qui va inciter les dirigeants, les vrais, à trouver des solutions.
Betafo, pourtant un des premiers à avoir entamé les travaux pour un « kianja manaram-penitra » est aujourd’hui le dernier à pouvoir le faire. On est très loin de cette célérité avec laquelle l’entreprise Cogelec a commencé les travaux.
Une montagne de réactions. Aujourd’hui, la pose du tapis synthétique ne peut se faire tant que les lieux ne sont pas sécurisés par une clôture extérieure. Une des promesses non tenues du gouverneur du Vakinankaratra, Vy Vato Rakotovao.
Mais la nouvelle qui a soulevé une montagne de réactions, c’est de savoir que la gestion de ce stade sera confiée au même gouverneur. Si ça se trouve, le stade de Betafo sera le premier et très certainement l’unique stade géré par le gouverneur de la Région.
Normalement, la gestion d’un stade communal qui plus est, revient au maire mais ce dernier est tenu de collaborer avec la section locale de football. C’est la règle et on ne voit pas comment cela pourrait changer au risque de semer la zizanie dans une population prise en otage par ce qui serait un marchandage politique.
La situation à Betafo est en effet plus compliquée car si les réalisations sont bel et bien celles de l’Etat et donc de l’IRD, le maire de la Commune, Livasoa, est un indépendant plutôt notoire avec sa propre station Feon’ny Firaisankina Radio (FFR).
Et pour ne rien arranger, le président de la section de football de Betafo, le Dr Lova, est également un député élu sous les couleurs de l’IRD.
Pas de piste d’athlétisme. Du coup et depuis le début, cette mésentente politique joue parfois un vilain tour à tout le monde. Et plus particulièrement aux anciens footballeurs du Elatr’i Betafo qui affirment qu’ils n’ont pas de quoi payer la location de ce stade pour leur entraînement.
Mais le problème ne se trouve pas seulement au niveau du football mais également chez les candidats au BEPC et au Bac car l’entreprise qui a gagné ce marché, ne s’est pas embarrassée de scrupule pour supprimer la piste d’athlétisme pourtant la seule dans tout le district de Betafo.
Où ces élèves vont pouvoir disputer la course de fond obligatoire lors des examens d’EPS ? C’est la question à laquelle il fallait penser avant.
Car tout compte fait, ce stade de Betafo a plus besoin d’une piste d’athlétisme en tartan que d’une pelouse synthétique car le climat local est nettement favorable au fameux gazon anglais qui y pousse. Un authentique « ray grass » comme on en voit dans tous les grands stades du monde.
La question, la vraie, c’est de dire qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire…
Clément RABARY