
A l’allure où vont les choses, le TIM va également boycotter l’attribution du poste de 7e vice-président à l’Assemblée nationale.
La proposition de loi n°01-2019/PL modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n° 2011-013 du 09 septembre 2011 portant statut de l’opposition, a été adoptée hier par les députés. Elaboré par le député Brunelle Razafitsiandraofa, le projet de texte institue une opposition parlementaire. Des amendements ont été apportés, mais ils ne se rapportent qu’à des questions de formulation. 88 députés ont voté hier pour la proposition de loi de l’élu d’Ikongo. Deux se sont abstenus. Le gouvernement a été représenté hier à l’Assemblée nationale par le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation Tianarivelo Razafimahefa, assisté des ses proches collaborateurs. La « Loi Brunelle » ignore l’existence d’une opposition extraparlementaire. Elle exclut également toute éventualité de désigner une personnalité non élue comme chef de l’opposition officiel. Par contre, la proposition de loi confère à ce dernier le statut de vice-président de l’Assemblée nationale. Elle attribue au Chef de l’opposition officiel, le droit à la couverture médiatique des manifestations liées à l’accomplissement de sa mission, le droit de prendre la parole pour une durée de quinze minutes lors des sessions réservées aux questions au gouvernement, le droit de recevoir et d’être reçu par les missions diplomatiques accréditées à Madagascar et les personnalités étrangères en visite à Madagascar, le droit de participer aux missions intérieures et extérieures qu’exige le travail parlementaire, et enfin le droit de proposer la nomination d’un membre au sein du Haut Conseil pour la Défense de la Démocratie et de l’Etat de Droit et d’un membre du Conseil National de la Justice.
Fidèles à leur position. Le vote de la proposition de loi n°01-2019/PL a été boycotté par les 16 députés du TIM. Hier dans la matinée, avant même le début de la séance plénière réservée à l’adoption de la proposition de loi en question, le groupe parlementaire « Tiako I Madagasikara » dirigé par l’élu d’Antsirabe II Randriamanantena Olivier Antonny José a fait une déclaration officielle selon laquelle, ses membres n’allaient pas participer au vote. Ce qui a été fait. « Cette proposition de loi vise à empêcher Marc Ravalomanana d’être le chef de l’opposition officiel à Madagascar. », a souligné la déclaration. Avant-hier, les 16 députés du TIM ont désigné à l’unanimité Marc Ravalomanana Chef de l’opposition officiel. Cette désignation a été constatée par un acte d’huissier. Cet acte a été adressé avant-hier même à la présidente de l’Assemblée nationale Christine Razanamahasoa pour que celle-ci s’exécute conformément aux dispositions constitutionnelles et législatives sur le droit de l’opposition, à un poste de vice-président à la Chambre Basse. En tout cas, la « Loi Brunelle » n’est pas encore définitivement adoptée. La version adoptée hier par les députés sera transmise aujourd’hui au Sénat qui aura quelques jours pour l’examiner. Comme le président de la Chambre Haute Rivo Rakotovao a déjà laissé entendre, le projet de texte sera examiné en profondeur par les sénateurs. La consultation des différents acteurs politiques ne sera pas à écarter. Force est cependant de constater que la session extraordinaire en cours devra être clôturée demain. A l’allure où vont les choses, une seconde session extraordinaire s’impose.
R. Eugène