
Énième manifestation de la population de Bongatsara. Ils restent unis et déterminés pour défendre leur terre face au projet d’installation du dépôt d’hydrocarbure de Logistique Pétrolière. Samedi, les propriétaires des terrains ont observé une manifestation pacifique à Bongatsara en véhiculant le même message de refus au projet. « La décision de déplacer les dépôts d’hydrocarbure d’Alarobia et de Soanierana date de l’ancien régime Rajaonarimampianina suivant l’arrêté 237-2018 du M2PAT. Elle n’a eu jusqu’à maintenant l’aval de la population locale. Dès l’installation de l’actuel Chef d’Etat à sa place, nous lui avons adressé une doléance l’invitant à trouver un autre endroit que notre commune et ainsi d’annuler l’arrêté ministériel. Cette demande a été fructueuse et nous le saluons de nous avoir écouté’ » a expliqué Ramiandrisoa Lalaina, porte-parole des propriétaires des terrains concernés. Si ces derniers espèrent avoir eu gain de cause, il y avait un retour de manivelle lorsque les géomètres et des émissaires de ministère sont descendus à Bongatsara et passent aux bornages des terrains. » Le 3 juin dernier, ils ont profité de la période de crise sanitaire durant laquelle les gens sont en situation de faiblesse pour réactiver le projet dont le sort est à notre égard, déjà fixé. À cet effet, nous relançons notre demande au Chef de l’Etat de voir de visu ce dossier, il s’est déjà engagé à nous défendre après notre doléance », selon notre interlocuteur. « Que l’Etat et Logistique Pétrolière trouvent d’autres endroits puisque nous ne sommes pas des citoyens de seconde zone. On parle de menace à la population urbaine parmi les motifs de la délocalisation des installations à Soanierana et Alarobia. Ceci en cas d’explosion. Suivant cette logique, s’ils seront déplacés à Bongatsara, les effets ne sont-ils pas pareils pour notre localité? Je réitère que nous (les habitants de Bongatsara) ne sommes pas une population de seconde zone/classe », s’insurge le porte-parole. Déjà que les neuf hectares prévus à la base pour ériger les infrastructures restent problématique, l’annonce des 88 autres hectares à exproprier pour cause d’utilité publique rendent les riverains nerveux, très nerveux. Ils sollicitent une rencontre directe avec Logistique Pétrolière dans la résolution du problème. « Que la firme ne se cache pas derrière l’Etat et que ce dernier respecte son engagement. C’est ce que nous sollicitons dans cette affaire qui frappe notre quotidien. A Bongatsara, nous vivons de notre terre (agriculture, pêche, alimentation en eau) et nous doutons des impacts environnementaux du projet, entre autres, les éventuelles émanations de produits chimiques qui peuvent affecter la nappe phréatique », conclut Ramiandrisoa Lalaina.
D.R