
La mode est bien présente à Madagascar, mais elle a pendant longtemps été minimisée. Pourtant depuis 2004, le vent a tourné et la mode a commencé à se faire une place dans les médias et l’économie malgaches.
C’est principalement sous l’impulsion de Hary Yvette Rasolomantsoa que les choses ont pris une nouvelle tournure. La jeune femme a voulu rendre la mode malgache connue des différents habitants de l’Île : « Mon rôle est de communiquer et de faire connaître les créateurs malgaches. C’est pourquoi, nous avons créé un événement de mode qui a lieu une fois par an à Tana. » Mais la « porte-parole » de la mode malgache ne s’arrête pas là. Elle produit également une émission hebdomadaire : « Tendance new Look ». Cette dernière est consacrée aux stylistes et créateurs malgaches.
Un travail de longue haleine. Hary Yvette travaille depuis plus de dix ans dans ce milieu :« J’y ai mis tout mon cœur. Pendant un an, je suis partie à la recherche de créateurs malgaches que j’ai rassemblés dans un support, un livre. Le but était de faire un annuaire des stylistes malgaches.», explique l’interprète de la mode. A l’heure actuelle, le combat mené par la fondatrice de l’agence Noir et Blanc est au point mort, puisque la nouvelle ministre de la Culture et de l’Artisanat, Brigitte Rasamoelina, n’a pas encore marché dans les pas de son prédécesseur qui avait bien accepté de promouvoir la mode.
Pourtant, Madagascar est un terreau fertile quant à l’expansion de la mode. L’ « Ile Rouge » dispose, en effet, de tous les éléments pour que les choses évoluent favorablement. Les Malgaches sont coquets et friands d’objets, de vêtements dernier cri. Les ressources en matières premières sont conséquentes, il n’y a pas besoin d’importer des matières premières. De plus, il existe de nombreux artistes-créateurs malgaches. Cependant, la mayonnaise a du mal à prendre : « Les habitants de Madagascar ne connaissent pas toujours la valeur de la création. Il est normal de payer plus cher pour une pièce unique car il y a beaucoup de travail derrière et cela a un coût. Les gens préfèrent acheter des vêtements chinois. C’est aussi relatif au pouvoir d’achat malgache qui est très bas », rapporte la jeune femme.
D’ailleurs, beaucoup de grandes marques exportent les matières premières de la « Grande Île » ou délocalisent leurs usines car la main-d’œuvre est moins chère.
Stéphane Pierrard (Stagiaire)