
Pour la énième fois, l’Exécutif a été interpellé sur l’octroi des subventions aux communes.
Les maires membres de l’Association des Maires des Grandes Villes de Madagascar (AMGVM) se donnent rendez-vous depuis hier à l’hôtel Ibis à Ankorondrano. Pendant deux jours, ils mènent des réflexions sur l’autonomie financière des communes. Les maires des grandes villes de Madagascar sont unanimes sur le fait que les communes ne sont pas encore capables d’avoir cette autonomie financière. On a appris hier que les subventions qui vont dans les caisses des communes dans tout Madagascar ne représentent que 0,02% du budget général de l’Etat. « Avec cette infime part de subvention, les communes ne peuvent pas entreprendre des actions de développement alors qu’on ne cesse de scander que le développement du pays doit partir de la base. », a souligné hier le président de l’AMGVM Paul Razanakolona. Pire, ces subventions ne sont pas octroyées de manière régulière. Certaines communes n’ont pas encore obtenu leur part de subvention depuis 2015. Les maires des grandes villes ont pour la énième fois interpellé hier l’Exécutif sur ce problème de paiement. A rappeler que le premier ministre Mahafaly Solonandrasana Olivier, lors du dernier face-à-face entre les députés entre le gouvernement, a déclaré que le paiement des subventions des communes ne sera sans régulation qu’en 2018, l’année prévue pour la tenue des prochaines élections présidentielles. Ceci expliquant cela.
Textes. Pour sa part, le deuxième adjoint au maire de la commune urbaine d’Antananarivo Julien Andriamorasata a indiqué que les élus communaux et municipaux doivent maitriser les textes relatifs aux ressources fiscales et non fiscales des Collectivités Territoriales Décentralisée (CTD). Il a cité la Loi 2014-020 du 20 août 2014 relative aux « ressources des CTD, aux modalités d’élections, ainsi qu’à l’organisation et aux attributions de leurs organes ». A propos de cette loi, le Conseil des Ministres de mardi dernier a examiné et émis ses observations sur la proposition de Loi n°003-2017/PL modifiant et complétant certaines dispositions de cette Loi n°2014-020. Les maires des grandes villes qui se sont réunis hier à l’hôtel Ibis Ankorondrano ont mis l’accent sur la nécessité de réviser certains textes. Parmi ces textes figure également celui qui régit les modalités d’élection des maires et des conseillers communaux. L’actuel texte prévoit que les candidats maires qui ne sont pas élus peuvent siéger au sein des conseils communaux s’ils obtiennent les voix requises. L’application de ce texte se trouve à l’origine des actes de déstabilisation constatés ces derniers temps au niveau des conseils communaux et municipaux de certaines communes. Les malheureux candidats maires essaient par tous les moyens de torpiller les actions de développement menées au niveau des communes. Certains maires ont déjà fait l’objet des votes de suspension, mais les textes prévoient que les derniers mots appartiennent au ministère de l’Intérieur.
R. Eugène



