Le Fonds Monétaire International est disposé à aider Madagascar pour sa relance économique. La preuve, les discussions faites lors de la dernière mission de revue de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) débouchera probablement vers le déblocage de la deuxième tranche d’un montant de 69 millions de dollars.
Mais ce ne sera visiblement pas un chèque en blanc puisque le Fonds se montre exigeant sur certains points. Pour ne citer que la subvention de certains secteurs qui retiennent particulièrement l’attention du Fonds.
Diplomatique
Même si c’est dit, d’une manière diplomatique dans le communiqué de fin de mission, le FMI est plutôt contre la subvention des secteurs énergétiques et aériens. Pour la Jirama, le Fonds encourage le gouvernement à procéder à des réformes pour que cette dernière retrouve une situation financière normale et non plus se contenter des aides de l’Etat « Les réformes structurelles sont essentielles pour réduire les risques budgétaires. La restructuration de la société publique d’électricité et d’eau JIRAMA contribuera à renforcer sa situation financière et permettra un meilleur service » fait remarquer le FMI. Quant à Air Madagascar, le FMI suggère une extrême prudence, pour ne pas dire, avertit le gouvernement quant à une éventuelle initiative de subventionner la compagnie aérienne nationale. « L’injection d’argent public dans Air Madagascar sera strictement limitée jusqu’à ce qu’un plan d’affaires viable soit finalisé et approuvé ». On rappelle qu’Air Madagascar a fait récemment l’objet d’une procédure collective d’apurement du passif et le gouvernement travaille en ce moment sur le plan de relance de la compagnie.
Extrême prudence
L’autre dossier délicat que l’exécutif doit gérer avec une extrême prudence concerne le secteur pétrolier. Plus exactement les prix du carburant où des décisions importantes seront probablement prises d’ici peu. « Les autorités se sont engagées à éviter l’accumulation de dettes envers les distributeurs de carburant et préparent un plan pour la mise en œuvre d’un mécanisme de tarification automatique des carburants ainsi que des filets de sécurité sociale renforcés » précise le communiqué du FMI. Une manière subtile d’inviter le gouvernement à stopper la subvention et à retourner au principe de la vérité des prix. Une éventualité qui risque de provoquer une flambée des prix au vu de l’évolution actuelle des cours du brut sur le marché international. On rappelle cependant que le ministre de l’Energie et des Hydrocarbures Andry Ramaroson a récemment déclaré que le gouvernement n’envisage pour le moment pas une hausse des prix à la pompe. Un audit sur la structure des prix du carburant est actuellement en cours.
R.Edmond.