
Plus de 1000 emplois sont menacés si le gouvernement, plus particulièrement le ministère de l’Industrialisation ne prend pas rapidement les mesures qui s’imposent
Vitres des voitures et des bureaux cassées, des employés chinois et malgaches blessés. La Sucoma, unité sucrière de Morondava a connu le pire de son existence ces derniers temps depuis qu’une partie du personnel a décidé de faire la grève. Une contestation qui a évolué pour se transformer en émeute et destruction des biens d’autrui. L’affaire a commencé le 6 novembre dernier où une poignée d’employés de la Sucrerie et des individus inconnus menés par un leader se sont attroupés illicitement pour bloquer la route dans l’enceinte de la Sucrerie Siranala.
Forcing. Selon une source auprès de la SUCOMA, ils ont incité d’autres employés à ne pas joindre leur lieu de travail et menacé ceux qui avaient l’intention de travailler. La même source de préciser que le 7 novembre, ils ont fait le forcing pour couper l’alimentation en courant électrique et ont chassé par force les employés qui sont en train de travailler. En plus, ils ont barré les issues. Et les actions n’ont pas cessé puisque le 8 Novembre, ils ont continué à couper le courant électrique, en menaçant les personnels qui étaient déjà à leur poste de travail, alors que trois camions de la Sucrerie avaient été enlevés de force et conduits par des inconnus jusqu’au centre-ville de Morondava. En tout cas, ces mouvements ont créé des troubles et les actes qualifiés d’illégaux ont rendu la situation incontrôlable. Et le 26 novembre, la situation a empiré quand les manifestants ont encore ciblé des employés au poste de travail pour les attaquer physiquement. Les bâtiments, les voitures, les tracteurs et autres engins de la Sucrerie ont été les cibles des jets de pierre. Des employés Chinois et Malgaches ont été touchés, blessés et hospitalisés.
Salaire minimum de 320.000 ariary. A l’origine de cette émeute se trouve, rappelons-le, une revendication salariale émanant d’une partie des employés. Selon nos sources, ils revendiquent notamment un salaire minimum de 320.000 ariary et le reclassement des saisonniers en employés permanents. Une source auprès de la direction de la SUCOMA nous a précisé que l’instance dirigeante de l’entreprise n’est pas contre ce reclassement mais que les choses doivent se faire dans le calme et selon les lois en vigueur et surtout les possibilités de l’entreprise. D’ailleurs, une cinquantaine d’employés ont déjà été reclassés, selon toujours notre source. Mais cela n’a pour autant pas permis à la situation de se débloquer. Par ailleurs, Le chef de Région du Menabe, le conseiller du ministre de l’Industrie, le Procureur, l’Inspecteur de travail ont déjà essayé de négocier avec les manifestants pour apaiser la situation. Le ministre de l’Industrialisation lui-même était déjà sur terrain pour rencontrer les uns et les autres, mais visiblement sans grand succès. La question se pose en tout cas de savoir pourquoi ce ministre de tutelle du secteur industriel a fait preuve d’une incapacité de contrôler cette situation qui risque non seulement de faire perdre plus d’un millier d’emplois, mais également de décourager les potentiels investisseurs à venir à Madagascar où la sécurité des investissements ne font visiblement pas l’objet d’une protection sérieuse. Bref, une prise de mesures convenables s’impose pour éviter que les potentiels investisseurs chinois ou autres ne décident à délocaliser leurs investissements vers certains pays africains où le climat des affaires est plus convenable.
R.Edmond