
Madagascar risque encore de descendre dans le classement des pays à risque
“Il est dommage que la partie malgache n’ait pas tenu sa promesse d’assurer la sécurité personnelle et matérielle de l’usine chinoise ». Cet extrait de la déclaration du porte-parole de l’Ambassade de Chine concernant l’affaire SUCOMA, en dit long sur la part de responsabilité des autorités malgaches sur cet événement qui a porté un coup fatal à l’environnement des affaires à Madagascar. Hier, lors d’une conférence de presse tenue à l’Hôtel Grégoire Besarety, les dirigeants de la SUCOMA ont rappelé les tenants et aboutissants des émeutes qui ont débouché à une perte presque totale de cette unité sucrière. Concernant plus particulièrement les interventions de l’Etat, dans cette affaire, les dirigeants de la SUCOMA de rappeler que le 27 novembre, le ministre de l’Industrie Jules Etienne Roland est descendu à Morondava avec le Chef de région Menabe Gilbert Romain, le Président de la SUCOMA Wang Bing et le DG de la SUCOMA Wang Bin. « Le ministre a rencontré les meneurs de grève mais nous ne savons pas de quoi ils ont parlé. Il nous a dit, en version française, que l’Etat va indemniser les dégâts provoqués par les grévistes et sanctionner les auteurs. Le ministre a déclaré à la presse qu’un contrat a été signé entre les grévistes et les dirigeants de la SUCOMA et que les grévistes peuvent rejoindre leur travail sans problème ».
Image. La suite, on le connaît puisque malgré ces propos rassurants du ministre de tutelle, puis la descente sur terrain du Premier ministre Kolo Roger lui-même, la situation ne s’était pas débloquée et a même abouti au pire car il y a eu finalement mort d’hommes et des dégâts matériels de très grande importance. D’après Zhou Jiamping, porte-parole de la SUCOMA, il faudra des années pour redémarrer la SUCOMA et peut-être retrouver les 2 000 emplois perdus. Mais le plus grave, dans cette affaire, c’est qu’elle a entraîné une perte de crédibilité de Madagascar sur le plan des investissements internationaux. D’ailleurs, dans sa déclaration, l’Ambassade de Chine d’indiquer : « Nous espérons que le gouvernement malgache fera tout le nécessaire afin de bien traiter cette affaire, d’éliminer les influences négatives sur l’image internationale du pays et son environnement d’investissements, en fournissant des conditions favorables à sa coopération avec la Chine et les autres pays du monde ». Bref, du moins d’après les Chinois, ces conditions ne sont pas encore réunies. Bref, l’actuelle administration chargée du secteur industriel n’a visiblement pas su garder l’image de Madagascar dans le domaine des investissements.
R.Edmond