Actuellement, Madagascar dispose de trois mécanismes de financement des risques climatiques opérationnels. Ces mécanismes devraient permettre d’initier des actions de réponses et de préparation en cas de survenance d’événement climatique extrême.
Les prévisions pour l’année 2024 annoncent un épisode de sécheresse pour les régions du Sud du pays. C’est ce qui a été indiqué lors de la réunion de la plateforme nationale de réduction des risques de catastrophes le 23 novembre dernier à Anosy. Cet épisode de sécheresse résulterait de l’évènement El Nino ainsi que des effets du changement climatique en général auxquels la Grande île est vulnérable. La réunion tenue à Anosy a constitué une opportunité pour les acteurs de la réduction des risques de catastrophes (agents du gouvernement, partenaires techniques et financiers, organisations de la société civile, chercheurs issus du monde de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique…) de « mieux se préparer et anticiper la saison qui s’annonce ». Comme l’a fait savoir une représentante du PNUD à Madagascar, « on est dans la préparation d’actions anticipatoires pour mieux prévoir et mieux gérer les impacts au préalable au lieu de faire des réponses humanitaires et d’urgence seulement après les aléas et les impacts sur la population ». Ainsi, « tous les partenaires, en bonne collaboration avec le gouvernement, travaillent à la préparation de toutes ces actions pour faire face de manière plus efficace à la saison à venir».
Réponses
Le gouvernement serait également en pleine préparation pour mieux faire face à cet épisode de sécheresse. « Au niveau de la CPGU, nous avons déjà obtenu un financement à travers l’assurance risque climatique ARC », a fait savoir le Général de Division Aérienne Mamy Nirina Razakanaivo, Secrétaire Exécutif auprès de la Cellule de Prévention et de Gestion des Urgences. Selon toujours le responsable, ce financement devrait permettre au pays de mettre en œuvre quatre activités telles que « la mise en place d’une campagne de distribution de compléments nutritifs produits par le magasin Nutrisud auprès de 537 établissements scolaires du Sud pendant deux mois ». La distribution de repas chauds avec la collaboration de l’Office National de la Nutrition ainsi que des programmes d’argent contre travail font partie de ces activités. A cela s’ajoute la distribution de semences résilientes dans le Sud. Compte tenu de la portée de la sécheresse pour le pays, les acteurs entendraient privilégier la préparation et l’anticipation au détriment des réponses humanitaires et d’urgences. Ce changement de paradigme fera-t-il la différence ?
José Belalahy