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mercredi, mai 14, 2025
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Surpopulation carcérale : 3400 détenus à Antanimora

La surpopulation carcérale est un problème rencontré dans la plupart des établissements pénitentiaires malgaches.   

3400 détenus sont incarcérés dans la maison centrale d’Antanimora, alors que l’établissement ne peut en accueillir que 800, soit plus de quatre fois la norme requise. Une surpopulation carcérale intense! De ce fait, les conditions de détention sont dures, « aussi bien moralement que physiquement », selon le Comité International de la Croix-Rouge (CICR). Mais certains observateurs vont même jusqu’à affirmer que « dans cette prison, c’est l’enfer! ». Mais faut-il souligner que cette situation de surpopulation n’est pas seulement celle de la maison de force d’Antanimora ? « C’est le cas de presque tous les établissements pénitentiaires de Madagascar », selon Désiré Randrianandrasana, DG de l’Administration pénitentiaire malgache. Alors, outre le manque et la dégradation des infrastructures carcérales, l’insuffisance du budget de fonctionnement vient aggraver la situation. « Chaque année, ce budget perd de la valeur », poursuit le premier responsable des établissements pénitentiaires à Madagascar.

Procédures lentes. Alors, pour faire face à cet handicap du milieu carcéral malgache, notamment la surpopulation, les établissements pénitentiaires adoptent des méthodes de flexibilité. Celles-ci jouent en faveur des détenus méritants. Il s’agit effectivement de la liberté conditionnelle (LC) et des corvées extérieures (CE), des procédés qui ne datent pourtant pas d’hier. Dans ce sens, de 2012 à 2014, 66 prisonniers d’Antanimora ont pu jouir d’une LC. Par contre, 48 demandes ont été refusées pendant cette même période. Il est pourtant à noter que ce ne sont pas tous les prisonniers qui peuvent bénéficier d’une LC ou effectuer des corvées extérieures, mais seulement ceux qui ont pu purger la moitié de leur peine. Ceci, à l’issue d’une demande qu’ils doivent préalablement adresser aux commissions de triage des dossiers au niveau de l’établissement, et du ministère de tutelle. A noter que les CE peuvent permettre à la fin aux prisonniers de bénéficier d’une réintégration sociale, avant ou à la fin de leur peine, selon le cas. Mais en plus de la lenteur des démarches administratives qui peut prendre des années, le détenu doit également témoigner d’une bonne conduite pendant toute la durée de la procédure. Pour la prison d’Antanimora, l’on compte 83 prisonniers travailleurs, et 2 autres font la corvée dans le camp pénal.

Dignité et humanité. Pour hier, à l’occasion de la journée internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le ministère de la Justice, en étroite collaboration avec la délégation régionale du CICR pour l’océan indien, les détenus d’Antanimora ont pu profiter d’un moment de détente et de joie en compagnie d’une artiste de renommée internationale, Razia Saïd. « Il faut que les détenus soient traités avec dignité et humanité », souligne Ferraro Romaric, délégué du CICR à Antananarivo. A noter que ce comité soutient structurellement plus de 20 établissements pénitentiaires à Madagascar.

Arnaud R.

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