La grève des greffiers et des agents pénitentiaires devient un véritable casse-tête pour la police. « Nos violons sont actuellement en situation de surpopulation. A Antananarivo, nous avons 100 individus qui devraient être placés sous mandat de dépôt : 79 dans les six commissariats d’arrondissement et 32 à la brigade criminelle » a martelé le commissaire central, Germain Ratsirombahina. Une manière pour ce responsable de la police d’inviter les manifestants à prendre une décision qui respecte l’intérêt de la Nation. « La sécurité publique est menacée face à cette situation de surabondance des personnes en détention préventive. Nous n’avons pas le choix que de les libérer si la grève continue. Mais il faut dire que la conséquence sera lourde » a averti le commissaire. Si l’on se fie à la statistique, 32 présumés criminels seraient le cas échéant concernés par cette mesure qui certainement va à contrecoeur pour la police. Plusieurs entités souffrent également de ce blocage administratif lié à la grève générale et sans service minimum des greffiers et agents pénitentiaires. Les citoyens sont les victimes finales. A Anosy, les procès sont quasiment annulés faute de greffier. Idem pour les actes administratifs nécessitant la signature des greffes. La gendarmerie, surtout les brigades installées dans les périphéries de la capitale, connaissent le même sort. Les conséquences sont telles que les plaintes concernant des affaires banales sont pour l’instant évitées. A Toliara, faute d’information précise des autrités, tout le monde croit que l’évasion massive à la prison de la localité serait liée à un « laisser-aller » de la part des pénitentiaires. Autant de conséquences en cascade…
D.R