
Les 10 jours de suspension sont jugés trop longs pour bon nombre des propriétaires des véhicules, «à cause des énormes pertes qui seront engendrées».
Les propriétaires des taxis-be membres des coopératives Fifiabe et Soamira concernées par la sanction relative à la suspension de 10 jours affligée par le ministère des Transports suite à la série noire d’accidents mortels du vendredi dernier, sollicitent un allègement de la sanction. «Nous faisons cette demande en raison des nombreuses charges financières qui pèsent sur nous. Car faut-il rappeler que la plupart d’entre nous sont encore contraints de rembourser une importante somme d’argent à la banque, pour régler les gages ayant permis l’acquisition des véhicules ?», a déploré Harimalala Laurence, l’une des propriétaires de taxis-be dans la coopérative Fifiabe. De ce fait, bon nombre d’entre eux grognent quant à la durée jugée trop longue de cette sanction. «Nous nous plions à la décision du ministère. Cependant, si ces voitures ne vont pas travailler pendant ces 10 jours, les pertes seront énormes. Alors, pourquoi ne pas la réduire à cinq jours ?», ont-ils sollicité.
Non négociable. En effet, pour ne pas trop pénaliser les usagers, la suspension se fait en trois vagues. Et les véhicules sanctionnés sont réunis dans l’ex-Garage Mikoja à Ampasampito pour subir une série de visites techniques effectuées par la direction générale de la sécurité routière (DGSR) et au final, un contrôle de qualité et de conformité fait par l’Agence des Transports Terrestres (ATT). Vu l’état général de la plupart de ces véhicules de transport en commun, une hausse du nombre des véhicules inaptes est à craindre, à condition que la corruption s’éloigne de ces visites et contrôles. «Chacune de ces vagues est composée d’une cinquantaine de véhicules. Ce sont ceux de la première vague qui sont réunis dans ce garage, accompagnés de leurs propriétaires respectifs et des préposés», a expliqué le Col. Andry Rakotondrazaka, Dg de l’ATT. Malgré l’ampleur des demandes quant à la réduction de la durée de la suspension, le numéro un de l’ATT de dire avec un ton ferme: «C’est non négociable. La sécurité routière n’est jamais négociable».
Recyclage en cours. Parmi les sanctions subies par ces deux coopératives figurent également l’obligation des chauffeurs des taxis-be à transformer leur permis de conduire en permis biométrique. Une mesure qui a pour objectif d’identifier et ainsi de supprimer les «vorontsiloza» ou les faux permis de conduire. Par ailleurs, ces conducteurs et les receveurs (par vague) sont également contraints de suivre des recyclages pendant la durée de la suspension. «C’est un renforcement de capacité qui sera axé sur la prise de responsabilité, le civisme, le secourisme et la sécurité routière. Les formations seront assurées par les agents de l’ATT, de la DGSR et de la Croix-Rouge», a rajouté le DG de l’ATT. Avant de souligner que les papiers des véhicules sont retirés pendant la suspension. «Cependant, après les visites, ils obtiendront un coupon de laisser-circuler provisoire, afin de leur permettre de mener à bien les réparations de leur voiture. Mais ce coupon n’est en aucun cas un laisser-travailler», conclut le Col. Andry R. Le ministre de tutelle, accompagné des responsables d’autres institutions liées au domaine du transport, ont effectué une descente dans ledit garage hier, pour aller à la rencontre des propriétaires des véhicules et pour constater de visu le déroulement des visites techniques, sous le regard «vigilant» des agents du Bianco. Quoi qu’il en soit, beaucoup affirment que ces dispositions prises par l’Etat sont un peu trop tardives et doivent concerner tous les transporteurs en commun dans le pays.
Arnaud R.