Toutes les conditions sont actuellement réunies pour que Andry Rajoelina réagisse.
Pendant que l’ancien président de la Transition Andry Rajoelina poursuit son séjour en France, ses lieutenants continuent de subir les coups bas politiques du régime HVM. Jusqu’ici, quatre maires élus sous les couleurs de sa plateforme font l’objet d’une procédure de suspension. Pour trois d’entre eux, les maires d’Antsiranana, de Mahajanga et de Toamasina, la procédure de suspension a été déclenchée par les votes des conseillers municipaux. Tout a commencé à Antsiranana avec la suspension du maire Djavojozara Jean Luc Désiré, mais finalement, ce dernier a pu retrouver son fauteuil. Après lui, c’était au tour du maire de Mahajanga Mokhtar Andriantomanga. La suspension de ce dernier a été également votée par le conseil municipal. Mais, le ministère de l’Intérieur n’a pas encore dit son mot. Et pas plus tard que vendredi dernier, l’autre maire Mapar Elysée Ratsiraka (Toamasina) connaît le même sort que son compagnon de lutte de Mahajanga. Après le vote du conseil municipal, une suspension provisoire d’un mois ne sera cependant effective sans l’arrêté de confirmation du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation.
Visées hautement politiques. Pour certains observateurs, le régime HVM s’attaque aux maires Mapar à la tête de communes urbaines qui comptent plus d’électeurs par rapport aux autres, pour affaiblir Andry Rajoelina. Pourtant, l’ancien président de la Transition n’a pas encore officiellement annoncé sa candidature aux présidentielles de 2018, et ce malgré le fait que ses partisans le poussent vers cette option qui comporterait des risques pour l’intéressé. Bon nombre d’observateurs attendent la réaction d’Andry Rajoelina par rapport à la situation de certains de ses lieutenants élus lors des dernières Municipales. En tout cas, il faut dire que ce soit à Mahajanga ou à Toamasina, les partisans de l’ancien président de la Transition sont divisés. Mokhtar Andriantomanga n’aurait pas été suspendu si tous les conseillers municipaux de la commune urbaine de Mahajanga ont tous voté contre cette « sanction ». De même à Toamasina où les conseillers municipaux Mapar représentent la majorité. Pour le cas de la commune urbaine d’Antananarivo par exemple, la maire Lalao Ravalomanana ne serait jamais suspendue par un vote si les conseillers municipaux TIM maintiennent leur solidarité.
R. Eugène