L’examen de l’aide internationale annoncé par l’administration Trump représente, selon NJ Ayuk, président de l’African Energy Chamber (AEC), une victoire pour l’Afrique. Il appelle les nations africaines à rejeter les aides et subventions qui entravent le développement du secteur pétrolier et gazier, et à privilégier une approche axée sur le marché libre pour stimuler leur croissance économique. L’Afrique fait face à une crise énergétique majeure, avec des millions de foyers privés d’électricité. Pour NJ Ayuk, l’augmentation de la production de gaz pourrait non seulement réduire ce déficit énergétique, mais aussi générer des milliers d’emplois à travers le continent. L’histoire récente a montré que l’afflux massif d’aide étrangère, bien qu’ayant des objectifs louables, a souvent eu des effets pervers, alimentant la corruption et freinant le développement économique durable.
Exploitation des ressources
Depuis 1960, plus de 2 600 milliards de dollars ont été injectés en Afrique sous forme d’aide, sans pour autant éradiquer la pauvreté. Entre 1970 et 1998, période de forte augmentation de l’aide, le taux de pauvreté est passé de 11 % à 66 %. De nombreux projets d’aide, notamment agricoles, ont échoué, laissant les pays africains dans un cercle vicieux de dépendance économique. L’exemple du projet « Mils Mopti » au Mali illustre cet échec : malgré un investissement de 10 millions de dollars par l’USAID, la production de céréales n’a pas connu d’essor significatif en raison des prix fixés par le gouvernement, qui ont dissuadé les agriculteurs d’augmenter leur production. NJ Ayuk plaide pour une indépendance économique fondée sur l’exploitation des ressources énergétiques locales, permettant ainsi aux nations africaines de s’émanciper des financements extérieurs et de favoriser un développement durable et maîtrisé. Selon lui, l’Afrique doit cesser d’être un réceptacle passif de l’aide internationale et prendre en main son propre destin énergétique et économique.
Antsa R.