
Les négociations entamées avec le Ministère de tutelle ayant échoué, le blocage de l’appareil judiciaire n’est donc pas à écarter.
Les membres du Syndicat des greffiers de Madagascar menacent de reprendre leur grève. L’ultimatum de deux mois qu’ils ont lancé à la fin du mois de mai, contre le Ministère de tutelle pour satisfaire leurs revendications a déjà pris fin le 6 août dernier. Les auxiliaires de Justice accusent le ministre Charles Andriamiseza de n’avoir pas respecté ses engagements. Les négociations entamées avec le Garde des Sceaux ayant échoué, le blocage de l’appareil judiciaire n’est donc pas à écarter. D’après les explications, « la décision relative à la reprise de la grève sera prise au cours de l’Assemblée générale des membres du Syndicat des greffiers qui aura lieu à Antananarivo incessamment ». Faut-il rappeler que le Syndicat des greffiers de Madagascar exige la révision de leurs indemnités de risque et le reversement dans le corps des fonctionnaires, des greffiers titulaires d’un diplôme de Master. Durant les pourparlers, le ministre se serait engagé au reversement de 600 greffiers pour cette année 2016. Un engagement non tenu pour le moment.
Foyers de tension. Face à cette situation, le président du Syndicat, Haja Andriambololona demande des comptes au ministre de la Justice. « Expliquez-nous pourquoi nos revendications ne sont pas satisfaites alors que de notre côté, nous avions déjà fait de nombreuses concessions en mettant notamment fin à notre grève au mois de mai », insiste-t-il. Faut-il rappeler que la fin de la grève au mois de mai a été décidée suite à la promesse du Ministère de tutelle de satisfaire entièrement et non partiellement les demandes des auxiliaires de Justice. Parallèlement à cette menace de grève des membres du Syndicat des greffiers de Madagascar, plusieurs Corps des fonctionnaires prévoient aussi de reprendre leur manifestation. Nul n’ignore pourtant qu’avec les difficultés financières auxquelles le régime fait face actuellement, il est impossible de satisfaire toutes les revendications syndicales. En tout cas, la tension risque de monter d’un cran vers la troisième semaine de ce mois d’août. Mis à part les grèves syndicales, des manifestations politiques sont également prévues. Pour ne citer que le « diabe » que le mouvement « Antso ho Fanavotam-Pirenena » prévoit d’organiser sur la place du 13 mai, le 19 août prochain. La question est donc de savoir comment le régime Rajaonarimampianina va procéder pour régler tous ces foyers de tension.
Davis R