Près de 500 professeurs, éducateurs, enseignants, maîtres et maîtresses d’école se sont penchés sur cette problématique de langue d’enseignement, à l’Espace Père Barré, Toliara les 4 et 5 octobre. Quelle langue adopter pour que les étudiants de Madagascar arrivent à terminer leurs études tout en bien parlant le malgache et maîtriser aussi une langue étrangère, le Français en l’occurrence ?
Stéphane Gallet, attaché de coopération à l’Ambassade de France à Madagascar a inauguré la série de discours, en incitant tous le participants « à penser surtout à l’avenir des jeunes générations ». Quand le top du séminaire fut donné par le préfet de Toliara, la conférence inaugurale fut entamée par Aurélien Behariva, doyen de la faculté des lettres de l’Université de Toliara. Le doyen dénonça la discontinuité de l’apprentissage du français en commençant du primaire jusqu’à l’université, où l’étudiant arrive en parlant à peine le français. Si bien que le professeur correcteur dans l’enseignement supérieur a tendance à évaluer le langage de l’étudiant plutôt que son travail de recherche.
L’école primaire publique tantôt apprend le français, tantôt le néglige. Par contre l’enseignement privé respecte profondément le bilinguisme (malgache et français). Quand le privé ouvre une école primaire, il n’oublie pas d’écrire sur l’enseigne « école d’expression française » ce qui fait son succès assurément. Cela ne veut pas dire que la langue malgache est négligée. D’ailleurs tous les intervenants de la conférence n’ont remis en question l’importance de la langue maternelle dans l’enseignement du primaire. Il faut renforcer et apprendre sans discontinuité le français.
« Dites-moi un seul pays développé qui enseigne en langue étrangère » demande Jeanne Dina, ex-sénatrice, professeur d’histoire, à l’assistance à la problématique de la langue d’enseignement. « Il n’y a qu’en Afrique qu’on enseigne en langue étrangère » termine-t-elle. Ce n’est qu’un constat, qui existe. Jeanne Dina n’est pas contre l’enseignement de la langue de Molière, bien au contraire. Mais il ne faut pas baragouiner le Français, ou parler du mot à mot et encore moins se faire comprendre en « vary amin’anana ».
Charles RAZA