A partir d’aujourd’hui 3 octobre 2014, il est interdit de fumer dans tous les lieux publics et les transports publics.
Désormais, les mesures d’interdiction de fumer dans les lieux publics à Madagascar, seront en vigueur. Il sera ainsi formellement interdit de fumer dans les lieux publics, les lieux de travail et les transports publics. Par « lieux publics », il faut entendre, tel que stipulé dans l’arrêté ministériel n°29-511/2013, « tous les lieux accessibles au grand public et tous les lieux à usage collectif, indépendamment de leur régime de propriété ou des conditions d’accès », tandis que le lieu de travail inclut aussi les véhicules professionnels. En d’autres termes, les bureaux, les transports en commun, y compris les taxis, les restaurants et autres espaces intérieurs clos fréquentés par le public, sont concernés. Cette mesure d’interdiction, en application de l’arrêté ministériel et ce, conformément à l’article 8 de la convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, est destinée à protéger les non fumeurs contre l’exposition à la fumée du tabac. Plusieurs activités pour faciliter l’application des textes réglementaires sur la lutte contre le tabagisme, ont été organisées par l’Office National de Lutte AntiTabac, depuis environ un an. Il apparaît, cependant, que les informations sur cette réglementation restent encore floues pour une proportion importante de citoyens.
Polémiques. Madagascar emboîte le pas à de nombreux autres pays du monde dans la lutte contre le tabagisme et notamment le tabagisme passif. Celui-ci, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), est à l’origine de 600.000 décès par an dans le monde, dont 28% d’enfants, et augmente le risque d’apparition de certains cancers. L’initiative est, saluée par les non fumeurs, mais fait également débat depuis plusieurs semaines. Le montant dérisoire (Ar 2500) de l’amende, notamment, est critiqué car jugé peu dissuasif pour inquiéter les fumeurs surpris en situation d’infraction. Par ailleurs, les doutes persistent sur le dispositif d’application de cette mesure pour qu’elle ne devienne pas une nouvelle source de corruption ou autres pratiques contraires à l’objectif ultime de protection des citoyens contre les impacts nocifs du tabac. L’autre question qui revient, concerne le fait de…vapoter ! L’arrêté ministériel, lui, ne stipule pas expressément le vapotage. Par produit du tabac, il y indiqué en son article premier « produits fabriqués, entièrement ou partiellement, à partir de tabac en feuilles et ses succédanés comme matière première, destinés à être fumés, chiqués, sucés ou prisés ». Les interprétations diffèrent à propos des « succédanés » du tabac. Le contenu des cigarettes électroniques est-il un ? Dans tous les cas, même dans les pays plus avancés que Madagascar en matière de législation sur le tabagisme, les dispositions sur le vapotage sont également sujettes à polémiques.
Hanitra R.