Terroir
La littérature malgache dépasse les frontières du pays. Elle passionne différentes nationalités, bien qu’elle soit écrite dans d’autres langues étrangères, transmet les valeurs et la tradition du terroir. Samedi 11 mars 2023, à la Librairie Deba et Rainbow de la ville de Wuhan en Chine, s’est déroulée une table ronde de la francophonie. Des écrivaines venant de Madagascar, du Maroc, du Sénégal, ainsi que de Chine sont venues honorer l’événement et partager leur expérience littéraire.
… L’encre de Sambirano Mirinah
Juanita Ibrahim représentait la Grande-Ile, étudiante en Droit International à l’Université de Wuhan, la jeune femme est auteure de Les Ondines du Sambirano, édité en 2018 chez Antsevasera. Son intervention était si touchante que même le poète-écrivain Momo Jaomanonga présent à la conférence, avait les yeux mouillés. La table ronde organisée à Wuhan, il faut le dire, est un tremplin pour l’auteure. Une belle opportunité qu’elle a saisie à deux mains. Sa participation à cet événement dément les jugements des desorientés à la moral rétrograde réduisant la femme malgache à un élément du décor. Alors qu´elle est une orfèvre dans la société.
Écouter son cœur, verser l’encre à la place des larmes, c’est typiquement Mirinah Juanita Ibrahim. Elle incarne la femme de sa localité, celle qui donne tout sans rien attendre en retour. Son sourire réunit à la fois détermination et hardiesse. Ces écritures sont au féminin. Bien qu´elle habite à l’extérieur de sa patrie chérie, elle est convaincue qu’un jour elle y retournera et apporte sa brique à l’édifice. Rationnelle dans ses propos, la jeune plume ne s’est jamais comparée à Alice au pays des merveilles. La poésie vit en elle… Elle vit ce qu’elle écrit.
… La poetesse nostalgique
Les Ondines du Sambirano, un livre coécrit par sa sœur Ruth, est conçu suite à un chagrin et nostalgie. En 2006, Mirinah Juanita Ibrahim quitte Madagascar pour poursuivre ses études au pays des pharaons avant d’atterrir dans l´Empire du milieu. Depuis l’Egypte, elle écrit de la belle poésie pour alléger sa nostomanie. Donc, griffonner des vers était la thérapie idéale. De son côté, sa sœur Ruth rédige également son chagrin car elle se sentait seule après le départ de sa frangine bien-aimée. Après avoir confronté les textes, toutes les deux sont convaincues que les pages qu’elles avaient remplies méritait d’être éditées. Détectée par un dénicheur de talents qui n’est autre que l’artiste Cerveau Kotoson, elle participe au festival littéraire franco jeune en 2018 à Maputo où la poétesse était lauréate. Depuis, l’œuvre est une référence des passionnés de la littérature de la région du Sud-ouest de l’océan Indien.
Long sera l’itinéraire de la poétesse, elle a pris de l’envergure, acquis des expériences. Sûrement, Mirinah Juanita Ibrahim ne laissera pas sa plume s´assécher !
Iss Heridiny