Un représentant du « Tahina spectabilis » du district d’Analalava se trouve actuellement à Cornwall en Angleterre, dans une sorte de jardin botanique. Et il y restera à jamais. La fierté des Anglais, mais des questionnements pour les Malgaches. Puisque cette espèce est un des palmiers les plus rares au monde, de surcroît en danger critique d’extinction selon l’Union internationale pour la conservation de la nature. Alors, les questions se posent sur les protocoles et l’avantage qu’en tire Madagascar d’avoir permis à des étrangers de prendre une telle espèce rare de plantes. Quelques observateurs s’intéressent aussi à la connivence de ces instances internationales avec leurs listes, comme une bénédiction pour les scientifiques occidentaux de se procurer des espèces rares. Comme pour dire que Madagascar est un pays pauvre incapable de protéger son environnement. Le même paradoxe pour la restitution des patrimoines volés par la France aux Africains durant la colonisation. Celle-ci prétexte désormais que les pays comme le Bénin, Madagascar et d’autres n’ont pas les structures pour conserver ces artefacts. Donc, elle préfère les garder. Toujours cette mentalité suprématiste et colonialiste, le crâne d’un monarque par exemple a pourtant sa place dans le caveau sacré familial mais non dans un quelconque musée suréquipé.
Maminirina Rado
